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Paris négocie avec Moscou sur quatre navires de guerre, réserves américaines

La France a déclaré lundi être en négociation avec Moscou sur la vente non plus d'un, mais de quatre puissants navires de guerre, une perspective qui suscite des réserves de l'allié américain, dont le secrétaire à la Défense Robert Gates faisait une visite à Paris.

La Géorgie, les pays baltes, mais aussi des parlementaires américains avaient déjà fait état de leur inquiétude après l'annonce à l'automne de discussions entre Paris et Moscou sur la vente d'un de ces bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral.

Ces bâtiments de 200 m de long peuvent transporter et faire débarquer rapidement jusqu'à 900 hommes, ainsi que des hélicoptères et des chars d'assaut.

Selon les termes de l'annonce faite lundi par Jacques de Lajugie, directeur international de la Direction générale de l'armement (DGA), "ce ne serait plus un BPC, mais quatre" qui seraient achetés par la Russie.

La France est "en train d'examiner la nouvelle mouture de cette demande", a ajouté ce haut responsable, soulignant qu'il s'agissait pour l'instant d'une demande technique de l'état-major russe, pas encore formalisée au niveau politique.

Au cours d'une rencontre fin novembre avec son homologue russe Vladimir Poutine, le Premier ministre français François Fillon avait dit que Paris n'avait pas d'objections à cette vente. Ce serait une acquisition sans précédent pour la Russie de navires de guerre construits par un Etat membre de l'Otan.

Robert Gates a laissé poindre des réserves en soulignant avoir eu "un échange de vues approfondi à ce sujet" avec son homologue français Hervé Morin.

Le secrétaire américain à la Défense a ensuite évoqué le sujet avec le président Nicolas Sarkozy. Ce dernier a indiqué que "cette coopération avec la Russie, dont les termes doivent encore être définis, semblait normale", selon la présidence française.

"On ne peut pas attendre de la Russie qu'elle se comporte comme un partenaire et ne pas se comporter comme tel", a ajouté M. Sarkozy, cité par l'Elysée.

C'est "plus un problème de message que cela envoie qu'un problème militaire", a affirmé de son côté M. Gates, selon la même source.

"Nous avons des questions" à poser à la France à ce sujet, avait déclaré dimanche soir à l'AFP un haut responsable américain, avant même l'annonce de la nouvelle demande russe.

En décembre, des sénateurs républicains américains avaient exprimé leurs "inquiétudes" quant à "l'intention annoncée par la Russie de déployer le Mistral dans des eaux proches des côtes de pays de l'Otan".

Ils avaient rappelé les propos d'un responsable de la marine russe disant qu'avec le Mistral, les troupes russes auraient pu accomplir en 40 minutes ce qu'elles ont mis 26 heures à faire en août 2008 pendant le conflit avec la Géorgie.

Pour le responsable de l'armement qui en a fait l'annonce lundi, la réponse de Paris à la nouvelle demande russe pourrait intervenir "dans les prochaines semaines" et sera prise par les plus hautes autorités de l'Etat.

A Moscou, le quotidien populaire Moskovski Komsomolets considérait pour sa part comme acquis l'achat à la France d'au moins un bâtiment, affirmant que le président Dmitri Medvedev y avait donné son "approbation finale".

Ne citant pas ses sources, le journal affirmait que le contrat, d'un montant "de 500 à 600 millions d'euros", pourrait être signé à l'occasion de la visite à Paris le 2 mars du président russe.

La France a déclaré lundi être en négociation avec Moscou sur la vente non plus d'un, mais de quatre puissants navires de guerre, une perspective qui suscite des réserves de l'allié américain, dont le secrétaire à la Défense Robert Gates faisait une visite à Paris.
La Géorgie, les pays baltes, mais aussi des...