Washington a refusé à Airbus le droit de vendre des avions à la Syrie (ministre syrien)

Les Etats-Unis ont rejeté une demande de la France de lever l'embargo sur la vente d'avions à la Syrie, empêchant la livraison d'appareils à ce pays par le constructeur européen Airbus, a déclaré un ministre syrien cité lundi par le quotidien gouvernemental Techrine.

"L'administration américaine a opposé une fin de non recevoir à une demande adressée par la France pour lever l'embargo sur la vente d'avions à la Syrie", a déclaré le ministre syrien des Transports Yaarob Badr, selon le journal.

L'avionneur européen a proposé à la Syrie de "louer des avions en attendant que les efforts français aboutissent", a-t-il poursuivi.

Contacté par l'AFP, un porte-parole d'Airbus s'est refusé à tout commentaire.

Les Etats-Unis, qui accusent Damas de soutenir le terrorisme, imposent depuis 2004 des sanctions à la Syrie, interdisant notamment le survol de son espace aérien par des appareils syriens, ou encore l'exportation de bon nombre de produits américains vers la Syrie, à l'exception de la nourriture et des médicaments.

Les Etats-Unis étaient en 2008 le premier fournisseur d'Airbus, selon le site de l'avionneur.

Si elle a entamé une ouverture auprès de Damas, l'administration du président américain Barack Obama n'en a pas moins renouvelé les sanctions contre la Syrie.

Le ministre syrien a critiqué lundi cet embargo qui "a placé la compagnie syrienne en difficulté en l'empêchant d'acquérir les avions et les pièces de rechange nécessaires".

Les sanctions ont eu un impact sur la taille de la flotte de Syrian Arab Airlines, qui ne compte plus que six Airbus, ses Boeing 727 et 747 ayant été mis hors service en 2008, indiquait récemment la presse officielle syrienne.

En visite en Syrie en novembre, le secrétaire d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau avait déclaré à ce sujet que "la France souhaitait très clairement que la Syrian Arab Airlines puisse acquérir des Airbus comme elle le souhaite".

M. Badr a fait état lundi de négociations avec la Russie pour "louer deux avions Tupolev".