PO : Il faut arrêter le "bétonnage" de Jérusalem, estime Pierre Lellouche

Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes Pierre Lellouche a exhorté Israël à arrêter le "bétonnage" de Jérusalem-Est, se prononçant à titre personnel pour qu'elle devienne capitale du futur Etat palestinien, dimanche sur Radio J.

M. Lellouche a souligné que "ce n'est pas dans l'intérêt de la paix de continuer le bétonnage de Jérusalem".

"La poursuite de la colonisation, des constructions, ne facilite pas la survie du président Mahmoud Abbas, du Premier ministre Salam Fayyad", a-t-il relevé.

"Nous avons besoin d'interlocuteurs, et je crois que c'est dans l'intérêt de tous d'avoir un Etat palestinien le plus rapidement possible avec Jérusalem-est comme capitale", a-t-il dit, ajoutant que c'est son "point de vue personnel", son "analyse".

Il était interrogé sur un projet de texte de la présidence suédoise de l'Union européenne, qui a fait l'objet de fuites, dans lequel l'UE se prononcerait en faveur "d'un Etat palestinien viable, comprenant la Cisjordanie et Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale".

Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé que la proposition "portait atteinte à la capacité de l'Union européenne à prendre part en tant qu'un important médiateur dans le processus politique entre Israël et les Palestiniens".

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner fera connaître mardi la position de la France à Bruxelles, à la suite de la réunion des ministres des Affaires étrangères, a précisé le secrétaire d'Etat.

"La position du gouverment français, a dit M. Lellouche, c'est d'attendre un accord de paix, et, à partir de là, de souhaiter l'existence d'un Etat palestinien à côté de l'Etat d'Israël. Avec Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat palestinien et Jérusalem-Ouest comme capitale de l'Etat d'Israël. A moins que l'on arrive à une formule d'internationalisation de la totalité de la ville ou des lieux saints".

"La France ne reconnaît pas, a-t-il rappelé, Jérusalem comme la capitale d'Israël. Il y a deux parties, une ville juive, une ville arabe", et il n'est "pas de nature à permettre la paix" de "noyer la ville arabe dans un ensemble israélien", a-t-il dit.