Pas de nouveaux soldats turcs en Afghanistan, dit Erdogan avant d'aller à Washington

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche que la Turquie n'enverrait pas de nouveaux contingents en Afghanistan, peu avant de prendre l'avion pour une visite aux Etats-Unis et au Mexique.

"Pour l'instant, nous avons fait ce que nous avions à faire là-bas, le nombre de nos soldats a atteint la limite utile", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, en réponse à une question sur les demandes américaines pour un renforcement des troupes combattant les talibans et Al-Qaïda en Afghanistan.

"Si vous demandez ce qu'on peut faire en dehors de cela, (...) nous pouvons assurer sur place la formation des membres des forces de sécurité afghanes, que nous formions jusque là chez nous", a ajouté le Premier ministre, qui a également mentionné la reconstruction et l'aide sanitaire comme des champs d'action possibles pour les Turcs.

M. Erdogan doit rencontrer le président américain Barack Obama lundi à Washington.

La visite intervient après l'annonce par M. Obama de l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, suivie par celle des autres membres de l'Otan de fournir un nouveau contingent de 7.000 hommes.

Bien que disposant de la deuxième armée de l'Alliance atlantique, la Turquie refuse d'engager ses troupes dans des missions de combat. Quelque 1.700 soldats turcs sont pour l'heure déployés en Afghanistan pour des missions de patrouille à Kaboul.

La Turquie refuse de combattre les insurgés islamistes en Afghanistan par souci de ne pas heurter ses coreligionnaires musulmans dans un pays avec lequel elle entretient des liens historiques étroits.

Lundi, les discussions porteront sur l'Afghanistan, mais aussi l'Irak, le Pakistan, le Proche Orient, les Balkans et le Caucase, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme, la crise mondiale et la sécurité énergétique, a indiqué M. Erdogan.

Il a également annoncé qu'il effectuerait à partir de mardi une visite de trois jours au Mexique et rencontrerait mercredi le président mexicain Felipe Calderon.