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La stratégie afghane d'Obama passée sur le gril du Congrès

Les membres de l'administration Obama étaient de nouveau sommés jeudi de s'expliquer sur la stratégie afghane du président devant des parlementaires américains sceptiques quant à la pertinence et au coût des renforts, et quant à un début de retrait en juillet 2011.

"Je ne soutiens pas la décision de prolonger et d'étendre une stratégie risquée et intenable dans la région", a martelé le sénateur démocrate Russ Feingold devant le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le chef d'état-major Mike Mullen, réunis au Congrès pour une deuxième journée d'auditions parlementaires.

"Je soutiens l'engagement civil en Afghanistan et les efforts antiterroristes dans la région, mais je ne pense pas qu'il faille risquer plus de vies américaines pour une guerre qui ne sert plus nos intérêts les plus pressants en matière de sécurité nationale", a-t-il ajouté, en réaction à la décision du président Barack Obama d'envoyer 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan au nom de "l'intérêt national vital" des Etats-Unis.

Le président américain a par ailleurs approuvé le déploiement potentiel de 3.000 soldats supplémentaires (équipes médicales, de déminage...) pour soutenir ces renforts, selon Robert Gates.

"Nous sommes confrontés à des choix difficiles, mais le plan du président représente la meilleure voie pour protéger notre pays aujourd'hui et à l'avenir", a assuré Mme Clinton lors de cette audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Du côté de l'opposition républicaine, M. Obama était critiqué pour le poids budgétaire de ce nouvel effort en Afghanistan -- évalué à 30 milliards de dollars -- et pour avoir fixé une date de début de retrait risquant de faire le jeu des talibans et d'Al-Qaïda.

"Le Congrès et les Américains doivent juger si cette stratégie a une chance raisonnable de fonctionner, si le succès peut être défini, et si les objectifs fixés valent des vies américaines et afghanes et la dépense engagée", a souligné le sénateur républicain Richard Lugar.

"L'ennemi va sortir son calendrier et cercler la date de juillet 2011", a quant à lui averti le sénateur républicain James Risch, faisant écho à des critiques formulées la veille par le sénateur John McCain.

"Nous devons envoyer le message au gouvernement afghan que les forces armées américaines ne vont pas les protéger pour toujours, et que les Afghans doivent faire en sorte d'assumer rapidement la responsabilité de la sécurité dans leur pays", s'est défendu M. Gates.

En outre, aucune date de départ des dernières troupes américaines déployées en Afghanistan n'a encore été fixée et le nombre de militaires qui quitteront ce pays en 2011 "pourrait être très limité", a déclaré de son côté l'amiral Mullen sur la chaîne CBS.

"Le président nous a clairement donné instruction de commencer à transférer la responsabilité de la sécurité (de ce pays) aux forces nationales afghanes en juillet 2011". Toutefois, "il n'existe aucune projection sur le temps que cela va prendre. (...) Aucune instruction sur le nombre de soldats (concernés) n'a été donnée. Cela pourrait être très limité, cela pourrait être important", a-t-il dit.

Enfin, même après le retrait des troupes de combat américaines, "les Etats-Unis continueront de soutenir le développement (des forces afghanes) sur le long terme", a souligné M. Gates.

"Nous ne devons pas répéter les erreurs de 1989, quand nous avons abandonné le pays et l'avons vu tomber dans le chaos puis dans les mains des talibans", a-t-il affirmé.

Les membres de l'administration Obama étaient de nouveau sommés jeudi de s'expliquer sur la stratégie afghane du président devant des parlementaires américains sceptiques quant à la pertinence et au coût des renforts, et quant à un début de retrait en juillet 2011.
"Je ne soutiens pas la décision de prolonger et d'étendre...