Mais rien n'a été décidé sur le chiffrage de la contribution européenne. L'Allemagne, la France et l'Italie ont refusé toute estimation sonnante et trébuchante. Ces pays veulent voir les autres grandes nations bouger. Et le contexte de crise budgétaire n'est pas propice aux promesses généreuses. « Aucun pays ne veut payer pour Copenhague », a asséné le ministre polonais chargé des Affaires européennes, Mikolaj Dowgielewicz. « Vous connaissez un Chinois qui veut payer pour Copenhague ? Il n'y a que l'UE qui veut payer », a-t-il dit.
Les Verts au Parlement européen ont dénoncé un « résultat calamiteux pour le climat », accusant les chefs d'État et de gouvernement de ne pas transformer leurs généreuses paroles en actes.
Parallèlement, concernant le dossier de la prochaine présidence de l'UE, les chances de Tony Blair d'être nommé à la tête de l'Europe ont encore un peu plus fondu lors du sommet des dirigeants européens, laissant la voie libre à un représentant d'un petit pays tel que le Néerlandais Jan Peter Balkenende. Le chef du gouvernement britannique Gordon Brown s'est bien démené auprès de ses collègues pour promouvoir l'« excellent candidat » Blair. Mais l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous. Même le chef de l'État français Nicolas Sarkozy, l'un de ses plus farouches partisans, qui avait été le premier à lancer son nom dans l'arène, semble avoir fait son deuil de cette hypothèse. « Les noms de la première vague ne sont pas forcément les vainqueurs de la dernière », a-t-il dit. Il a assuré s'être mis d'accord avec la chancelière allemande Angela Merkel pour soutenir un candidat commun. Or, Berlin ne paraît guère emballé par l'ancien Premier ministre britannique.
Ce jeu de dupes devrait bientôt prendre fin après un accord trouvé à Bruxelles pour débloquer le traité de Lisbonne et sortir l'Europe de l'incertitude dans laquelle elle se morfond depuis une dizaine d'années.
Les dirigeants européens ont accordé au président tchèque eurosceptique la dérogation qu'il demandait pour prix de sa signature sur ce texte censé donner à l'UE un plus grand rôle sur la scène internationale.
M. Sarkozy a indiqué tabler sur une entrée en vigueur du traité le 1er décembre. Du coup, un sommet européen spécial sur les nominations sera convoqué dans les prochaines semaines.
La candidature Blair reste plombée par l'euroscepticisme britannique. « Le fait que le Royaume-Uni ne soit ni dans la zone euro ni dans la zone Schengen n'est pas forcément un atout », reconnaît une source proche de la présidence française. Même la propre famille socialiste du fondateur du « Nouveau Labour » n'en veut pas. Elle lui reproche son soutien à la guerre en Irak.
Le Premier ministre conservateur des Pays-Bas, Jan Peter Balkenende, est considéré comme un candidat de compromis. S'il a jugé hier la question « prématurée », il n'a pas exclu d'être intéressé. « Je ne sais pas ce qui va se passer », a-t-il laconiquement répondu.
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