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Nucléaire : les experts jugent l'offre d'Ahmadinejad encourageante

L'Iran, répondant à la pression des grandes puissances, a proposé que des experts nucléaires étrangers rencontrent leurs homologues iraniens, un geste jugé encourageant par les experts.

L'offre inattendue a été présentée par le président Mahmoud Ahmadinejad dans un entretien à deux médias américains diffusé mercredi.

"Pourquoi ne pas simplement les laisser s'asseoir et discuter pour voir à quoi ils peuvent aboutir? Je pense que ce serait une bonne chose", a déclaré le président iranien à Newsweek et au Washington Post.

"C'est une proposition très solide qui constituerait une bonne occasion de commencer" à établir un lien de confiance entre les Etats-Unis et l'Iran, a-t-il ajouté.

Le dirigeant ultra-conservateur a précisé que cette offre serait formulée par un haut diplomate iranien lors de la réunion prévue le 1er octobre à Genève avec les six pays chargés du dossier nucléaire iranien (Allemagne, Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni).

"C'est vraiment nouveau. Je vais être optimiste et dire que cela témoigne d'une nouvelle approche", réagit pour l'AFP l'analyste Jacqueline Shire, du centre de réflexion Isis.

"C'est la première véritable concession" de M. Ahmadinejad, renchérit Joe Cirincione, président du Ploughshares Fund, qui rappelle que l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) "demande cela depuis des années".

Concrètement, explique Fariborz Ghadar, du centre de recherches en géopolitique CSIS, "une rencontre entre experts permettrait d'identifier enfin les spécialistes iraniens, et surtout de découvrir où ils en sont techniquement, quel est le niveau de leurs connaissances et de leur expérience".

M. Ahmadinejad a également déclaré que l'Iran proposerait d'acheter aux Américains l'uranium enrichi dont il a besoin pour ses besoins médicaux.

Cette demande "permet à l'Iran d'invoquer un usage humanitaire du nucléaire", explique Jacqueline Shire: "C'est un calcul habile vis-à-vis de l'opinion internationale".

Dans l'ensemble, juge M. Ghadar, l'initiative iranienne est "une réponse encourageante à la fois à l'offre de dialogue et à la pression" des Occidentaux.

Elle intervient alors que les Six viennent de durcir le ton à l'ONU envers l'Iran, poussés par le président américain Barack Obama et son homologue français Nicolas Sarkozy. Ce dernier a fixé à décembre la date-limite pour faire aboutir le dialogue nucléaire qui va reprendre après quatorze mois d'impasse.

L'offre de M. Ahmadinejad n'est pas contradictoire, apparemment, avec la poursuite d'une rhétorique agressive envers l'Occident.

"Les allégations proférées par le président français contre le programme nucléaire pacifique de l'Iran sont une tentative ridicule de déguiser la performance abyssale de la France en matière de non-respect de ses obligations en termes de désarmement nucléaire", a ainsi dénoncé la République islamique dans un communiqué jeudi matin, peu de temps après la diffusion de l'interview du président iranien.

Les Etats-Unis ont, de leur côté, pris acte froidement de l'offre iranienne, sans la commenter au fond et en invitant Téhéran à la formuler par les canaux diplomatiques habituels.

M. Ghadar inscrit toutefois l'initiative de M. Ahmadinejad dans "une succession de petits pas que les deux parties font dans la bonne direction". Il pronostique "de nouveaux petits pas à Genève", dont, assure-t-il, "tout le monde repartira en pouvant dire qu'il y a eu un progrès".

L'Iran, répondant à la pression des grandes puissances, a proposé que des experts nucléaires étrangers rencontrent leurs homologues iraniens, un geste jugé encourageant par les experts.
L'offre inattendue a été présentée par le président Mahmoud Ahmadinejad dans un entretien à deux médias américains...