Pas d'élections palestiniennes sans Gaza, prévient le Hamas

Le Premier ministre du gouvernement dirigé par le Hamas dans la bande de Gaza a mis en garde mercredi contre la tenue d'élections palestiniennes dans la seule Cisjordanie, excluant la bande de Gaza, affirmant que cela serait un "crime national".

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, soutenu par l'Occident, tentent depuis plusieurs mois de parvenir à un accord d'union nationale qui doit ouvrir la voie à la tenue d'élections présidentielle et parlementaires en 2010.

Mais, le dialogue inter palestinien parrainé par l'Egypte a très peu avancé et la possibilité d'organiser des élections est mise en doute.

"Si Ramallah tient des élections en Cisjordanie et pas à Gaza cela serait un crime national", a dit le Premier ministre du gouvernement Hamas, Ismaïl Haniyeh, faisant référence au gouvernement de M. Abbas qui siège à Ramallah.

"J'espère que personne n'envisage de tenir une telle élection, car cela aurait des conséquences difficiles pour l'unité palestinienne et les divisions internes".

Il a ajouté que "les élections doivent faire partie de l'accord national", faisant référence à un futur accord de réconciliation entre les deux principales formations palestiniennes.

Le Hamas et le Fatah sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste s'est emparé par la force de la bande de Gaza en juin 2007, délogeant les forces loyales à M. Abbas après dix-huit mois de coexistence houleuse au pouvoir.

De profondes divergences subsistent, notamment sur la question des prisonniers du Hamas détenus par le Fatah en Cisjordanie et la répartition des responsabilités en matière de sécurité entre les deux mouvements à Gaza et en Cisjordanie.

Un nouveau round de dialogue inter palestinien, prévu le 25 août au Caire, a été reporté d'un mois pour permettre aux médiateurs égyptiens d'aplanir leurs divergences.