Nucléaire : nouvelles propositions de l'Iran pour des négociations

Le principal négociateur du dossier nucléaire iranien a annoncé mardi que la République islamique avait mis au point de nouvelles propositions en vue d'un nouveau round de négociations avec les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé.

"Le plan de la République islamique a été préparé", a annoncé Saïd Jalili lors d'une conférence de presse. "Il est prêt et sera remis" aux pays du groupe 5+1, les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France, Russie) plus l'Allemagne, a-t-il ajouté. "Nous espérons un nouveau round de négociations pour réaliser la justice, le progrès et la paix sur le plan international".

"Avec force, en utilisant ses capacités nationales et régionales, la République islamique d'Iran est prête à coopérer pour lever les inquiétudes communes internationales", a poursuivi M. Jalili.

En avril, les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de poursuivre son programme nucléaire à des fins militaires, ce que Téhéran dément, avaient appelé la République islamique à revenir à la table des négociations pour régler le problème.

Le président américain Barack Obama avait laissé à l'Iran jusqu'en septembre pour répondre à cette offre.

L'Iran avait réagi en affirmant qu'il allait rédiger ses propres propositions, en insistant sur le fait que ces négociations devaient englober les grands problèmes internationaux.

Fin mai, le président Mahmoud Ahmadinejad avait également déclaré que toute discussion en dehors de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) serait limitée à "la gestion du monde pour apporter la paix. La nation iranienne ne permettra à personne de discuter du nucléaire en dehors de l'AIEA", avait-t-il affirmé. "La question nucléaire est close pour nous".

En mai 2008, l'Iran avait fait une première série de propositions prévoyant des négociations sans conditions préalables sur la question nucléaire mais aussi le conflit israélo-palestinien et la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue.

Lundi, lors d'une conférence de presse commune, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy avaient accru leurs critiques contre l'Iran, lui demandant de prendre au sérieux les menaces de sanctions renforcées en cas de non coopération.

"Il est important d'avoir une déclaration claire venant d'Iran pour dire s'ils sont intéressés par des discussions et s'ils acceptent l'offre de la communauté internationale", a déclaré Mme Merkel. "Sinon, nous discuterons en septembre, notamment à Pittsburgh (lors de la réunion du G20 les 24 et 25 septembre) de futures sanctions".

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Hassan Ghashghavi a réagi mardi en dénonçant "les ingérences des responsables français et allemands", soulignant que "le recours aux sanctions n'affectera nullement la volonté de l'Iran de chercher à obtenir ses droits justes et légitimes" en matière nucléaire.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré pour sa part que le problème du programme nucléaire iranien ne pourrait être résolu que par la diplomatie.

"Le meilleur moyen (...) consiste non pas à isoler Téhéran ou à le menacer d'un recours à la force, mais à l'impliquer dans une importante coopération internationale", a-t-il affirmé.

L'Iran est soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil. Téhéran insiste sur ses droits à développer un programme nucléaire pacifique à des fins énergétiques.

Dans un rapport publié vendredi, qualifié de "positif" par Téhéran, l'AIEA indique que l'Iran a ralenti sa production d'uranium faiblement enrichi et permis aux inspecteurs de l'ONU d'accéder au réacteur de recherche d'Arak.