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Irak : funérailles nationales pour Abdel Aziz al-Hakim

L'Irak a offert vendredi des funérailles nationales au principal dirigeant chiite pro-iranien, Abdel Aziz al-Hakim, décédé mercredi à Téhéran.

Un avion officiel transportant la dépouille du chef du Conseil suprême islamique d'Irak (CSII) a atterri dans la matinée à l'aéroport de Bagdad, en provenance d'Iran, où une cérémonie officielle s'est déroulée.

Fumeur invétéré, Abdel Aziz al-Hakim est décédé à l'âge de 60 ans dans un hôpital de Téhéran des suites d'un cancer du poumon.

Le président irakien Jalal Talabani, le gouvernement au complet dont le Premier ministre Nouri al-Maliki, la famille du défunt, des chefs tribaux et religieux ainsi que les ambassadeurs américain, Christopher Hill, et britannique, Christopher Prentice, étaient présents à l'aéroport.

Le corps du chef chiite a ensuite été transporté dans une mosquée pour la prière du vendredi avant de gagner le célèbre mausolée de l'imam Kazim, dans le nord de Bagdad, où ses partisans jouaient des coudes pour tenter de toucher le cercueil de leur chef dans les rues du quartier.

Il sera porté en terre samedi dans sa ville natale de Najaf, au sud de la capitale.

Le cercueil était recouvert du drapeau irakien et surmonté du turban noir qu'avait l'habitude de porter le dirigeant, signe d'une descendance affirmée du prophète de l'islam Mahomet.

"Il était un leader, un combattant dévoué à l'Irak. Nous sommes sûrs que le vide qu'il laisse sera comblé par des hommes de sa famille et du Conseil suprême, comme (son fils aîné) Ammar al-Hakim", a déclaré M. Talabani lors d'une cérémonie à l'aéroport.

Ammar al-Hakim est pressenti pour succéder à son père. Le parti devrait réunir ses instances dirigeantes après les trois jours de deuil pour désigner officiellement son nouveau chef qui devra préparer les législatives de janvier, cruciales pour l'avenir de l'Irak.

"Vous étiez un symbole et un chef dans le combat contre la dictature du régime impie", a de son côté lancé M. Maliki, faisant référence à l'époque où Abdel Aziz al-Hakim était un opposant féroce à l'ancien dictateur Saddam Hussein depuis son exil en Iran.

Le CSII a été fondé en 1982 en Iran, en pleine guerre Irak-Iran, comme force d'opposition en exil. Ses membres ont été accusés par beaucoup de prisonniers d'avoir servi de supplétifs aux forces armées iraniennes dans les camps de détention.

Abdel Aziz al-Hakim a pris les rênes de la formation en 2003, à la mort dans un attentat de son frère l'ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim, quelques mois après son retour dans le pays dans la foulée de la chute de l'ancien régime.

Salué par l'ensemble des forces politiques chiites et par l'administration américaine comme un rassembleur, il a souvent été perçu comme l'homme de l'Iran en Irak et fortement critiqué par la communauté sunnite du pays.

La branche armée du mouvement, la milice Badr qu'Abdel Aziz Hakim a un temps dirigée, a été accusée d'avoir pris part aux massacres communautaires (2006-2007), qui ont fait des dizaines de milliers de morts.

Il laisse derrière lui un parti sur le déclin après le revers subi lors du scrutin provincial de janvier dernier, ce qui a ouvert la voie à son principal rival politique chiite, M. Maliki.

Celui-ci a décidé cette semaine de rompre l'alliance chiite et de former une alliance multiconfessionnelle pour les prochaines législatives.

Dans un prêche pour la prière du vendredi, Ammar al-Hakim a demandé à M. Maliki de rejoindre la coalition. "J'appelle mes frères (...) à revoir leur décision", a-t-il dit, appelant "à unir les rangs pour défendre les droits de la nation".

L'Irak a offert vendredi des funérailles nationales au principal dirigeant chiite pro-iranien, Abdel Aziz al-Hakim, décédé mercredi à Téhéran.
Un avion officiel transportant la dépouille du chef du Conseil suprême islamique d'Irak (CSII) a atterri dans la matinée à l'aéroport de Bagdad, en provenance d'Iran,...