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Visite de Clinton : la Corée du Nord montre des signes d'apaisement

Après des mois de tension croissante, le leader nord-coréen Kim Jong-Il a envoyé un signe d'apaisement et d'ouverture vers les Etats-Unis en recevant mardi l'ex-président Bill Clinton, selon des analystes qui restent cependant sceptiques sur des avancées significatives.

Le mari de l'actuelle secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a été reçu mardi à Pyongyang lors d'une visite-surprise liée au sort de deux journalistes américaines condamnées en juin à 12 ans de travaux forcés pour avoir franchi la frontière sans autorisation, selon l'entourage de Mme Clinton.

Les deux hommes ont eu un "échange exhaustif" lors d'un dîner donné "dans une atmosphère cordiale" en l'honneur de l'ancien président américain, selon l'agence nord-coréenne KCNA, qui a fait état d'un "message verbal" du président Barack Obama transmis par Bill Clinton à Kim Jong-Il, une assertion immédiatement démentie par la Maison Blanche.

Selon des analystes, au-delà de cette mission de bons offices, la visite de M. Clinton - la seconde d'un ex-président américain après celle de Jimmy Carter en 1994 - revêt, au moins pour Pyongyang, une dimension politique.

Intervenant en pleine impasse sur le dossier de la dénucléarisation du régime nord-coréen, après l'essai nucléaire de Pyongyang du 25 mai condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU et le tir de deux nouveaux missiles à courte portée le 4 juillet, cette visite pourrait contribuer à "réchauffer" les relations pour le moins gelées entre Pyongyang et Washington.

"Si cette visite n'apportera pas d'avancées majeures, cela contribuera à une possible reprise du dialogue sur la dénucléarisation" de la Corée du Nord, a estimé Kim Yonh-hyun, spécialiste de la Corée du Nord à l'Université Dongguk de Séoul.

"Il est également possible que la Corée du Nord et les Etats-Unis entament des discussions bilatérales parallèlement aux discussions à six pays" (deux Corées, Chine, Etats-Unis, Japon, Russie), a-t-il ajouté.

En réaction à l'essai nucléaire du 25 mai, le deuxième après celui d'octobre 2006, l'ONU a décidé d'alourdir son régime de sanctions contre le régime.

Pyongyang a aussitôt menacé de ne pas renoncer à ses ambitions atomiques et d'utiliser son plutonium à des fins militaires.

Le régime communiste s'était auparavant retiré des négociations multilatérales sur son programme d'armement nucléaire après une précédente condamnation en avril par l'ONU, pour un tir controversé d'une fusée balistique.

Pour Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut sud-coréen Sejong, la seule dynastie communiste au monde est également en quête d'un nouveau moyen de renouer les discussions.

"Avec cette visite, Pyongyang va chercher à améliorer ses relations avec Washington ou à sortir de l'impasse née de son récent essai nucléaire et des sanctions de l'ONU", a-t-il estimé.

La visite de M. Clinton "ouvre la voie à des discussions bilatérales sur un ensemble de questions, notamment le programme nucléaire nord-coréen", a ajouté le chercheur. Pour lui, cependant, "la Corée du Nord ne reprendra pas les négociations à Six avant de considérables progrès dans les discussions bilatérales".

Le nouveau président américain Barack Obama n'a pas rejeté l'idée d'un dialogue direct avec Pyongyang, mais souhaite qu'en parallèle les discussions à Six, qui visent à persuader le régime nord-coréen d'abandonner ses ambitions atomiques, se poursuivent.

Par ailleurs, l'administration Obama a refusé de lier le sort des deux journalistes détenues au dossier nucléaire.

La Corée du Nord "n'est pas prête à négocier sa dénucléarisation", selon Paik Haksoon, de l'Institut Sejong, tandis que Denny Roy, chercheur au Centre d'études Est-Ouest d'Honolulu, juge que si les Etats-Unis "ne veulent pas la reconnaître comme puissance nucléaire, leur relation restera dans l'impasse".

Après des mois de tension croissante, le leader nord-coréen Kim Jong-Il a envoyé un signe d'apaisement et d'ouverture vers les Etats-Unis en recevant mardi l'ex-président Bill Clinton, selon des analystes qui restent cependant sceptiques sur des avancées significatives.
Le mari de l'actuelle secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a...