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Sport - Football

Le ballon plutôt que le palet ?

Le Canada découvre la planète football. Le ballon rond remplacera-t-il un jour le palet dans le cœur des Canadiens ?
Sous l'effet de la mode et poussé par des émigrés nostalgiques, le « soccer » constitue désormais le sport le plus pratiqué au Canada, pays longtemps resté à des années-lumière de la planète football.
En 20 ans, le nombre de licenciés a explosé de plus de 200 %, passant de quelque 283 000 en 1988 à près de 870 000 en 2008.
C'est devenu ainsi le sport numéro un des Canadiens en été, par effet de mode, pour son coût dérisoire par rapport au dieu hockey, mais aussi grâce aux investissements de riches passionnés et à l'influence des nombreux néo-Canadiens originaires d'Amérique latine, d'Europe et du Maghreb.
« Le foot a pris la place du base-ball », remarque Pascal Milano, un Marseillais d'origine qui tient un blog consacré au ballon rond sur cyberpresse.ca, site d'actualité en français le plus consulté dans ce pays.
Comme d'autres observateurs consultés, cet inconditionnel de l'Olympique de Marseille constate depuis deux ans un intérêt accru des Canadiens pour ce sport, notamment via la fréquentation quotidienne de son blog qui a plus que triplé pendant cette période.

Tournant

« Le soccer au Canada a finalement amorcé le tournant vers un sport de spectateurs », déclare Jean Gosselin, spécialiste du marketing sportif au cabinet de relations publiques National. Il y a encore deux ou trois ans, le foot constituait un « sport de participation », davantage pratiqué que regardé, dit M. Gosselin.
Mais, depuis, le soccer a fait son apparition sur les grandes chaînes de télévision du Canada, tandis que la fréquentation des stades s'est accrue.
La Coupe du monde des moins de 20 ans de la FIFA a notamment connu des records d'affluence lors de l'édition 2007 au Canada. Et le club de la métropole québécoise, l'Impact de Montréal, remplit régulièrement son nouveau stade de 13 000 places, alors qu'il peinait il y a quelques années encore à attirer 3 000 spectateurs, se remémore M. Milano.
Reste que le niveau de jeu est relativement bas. L'équipe à la feuille d'érable est classée 92e au classement de la FIFA... derrière le Soudan et devant l'Islande. Elle n'a participé qu'à un Mondial : en 1986.
Pour beaucoup, ces piètres performances sont dues à l'absence d'un championnat de qualité. L'organisation du foot professionnel en Amérique du Nord étant calquée sur celle du basket (NBA) et du hockey (NHL), il faut acquitter un dispendieux droit d'entrée pour obtenir la franchise permettant de jouer dans la Major League Soccer (MLS), la meilleure ligue.

Route encore longue
Pour le moment, la seule équipe canadienne à y évoluer est le Toronto FC... depuis 2007. Vancouver a reçu cette année le feu vert pour rejoindre la MLS en 2011, moyennant le paiement de 40 millions de dollars, et Montréal est toujours en négociation pour faire de même.
En attendant, les clubs montréalais et vancouvérois continuent d'évoluer en United Soccer League (USL), considérée comme la deuxième division de la MLS.
Comparativement à la France, le niveau en USL correspond à « une bonne Nationale », selon Cédric Joqueviel, un Français de 26 ans qui a quitté en 2006 le club de Castelnau, en CFA 2, pour un poste de défenseur à l'Impact de Montréal.
Pour le spécialiste en marketing sportif Jean Gosselin, « sur la planète soccer, l'Amérique du Nord reste encore une terre à conquérir ». Pour preuve, la délocalisation à Montréal du Trophée des champions opposant Bordeaux à Guingamp. Une première.
Reste que si le Canada découvre le ballon rond, la route est longue avant que des joueurs de football remplacent les hockeyeurs ornant le verso des billets de cinq dollars...
Sous l'effet de la mode et poussé par des émigrés nostalgiques, le « soccer » constitue désormais le sport le plus pratiqué au Canada, pays longtemps resté à des années-lumière de la planète football.En 20 ans, le nombre de licenciés a explosé de plus de 200 %, passant de...

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