L'étoile de Michael Jackson à Hollywood devient un lieu de pèlerinage

Des centaines d'admirateurs de Michael Jackson étaient rassemblés vendredi matin auprès de son étoile sur le "boulevard de la gloire" à Hollywood, déposant fleurs, ballons ou peluches à la mémoire du chanteur disparu brutalement la veille.

Scellée il y a 25 ans, en plein phénomène "Thriller", devant le théâtre Grauman, épicentre du quartier historique du cinéma dans le nord-ouest de Los Angeles, l'étoile du "roi de la pop" était entourée d'une petite foule dès vendredi à l'aube. Certains avaient même passé la nuit là.

"Nous sommes toujours sous le choc", confie Brandy Barlow, une enseignante de 36 ans. Elle visitait les studios de cinéma Universal jeudi avec un groupe de son école de Caroline du sud (sud-est) lorsque la nouvelle leur est parvenue par messagerie Twitter. "Aujourd'hui, nous sommes venus voir son étoile, pour rendre hommage à sa belle âme", dit-elle.

"C'est la dernière fois que je peux rendre hommage à un héros, nous adorons Michael Jackson et il va manquer au monde entier", explique Nan Khan, habitante de Los Angeles: "le premier concert auquel j'ai assisté était celui de Michael Jackson à Washington en 1984 ou 1985, et j'avais 13 ans", témoigne-t-elle.

"Je n'ai pas dormi du tout" depuis jeudi, souligne pour sa part Anthony Robinson, 35 ans. Cet habitant de Riverside, à 100 km à l'est de Los Angeles, confie être accouru à l'hôpital de l'UCLA, dans l'ouest de la mégalopole, lorsqu'il a appris que son idole y avait été admise en urgence.

"Quand nous avons eu confirmation (de sa mort), je suis venu ici pour lui rendre hommage et me souvenir du roi de la pop. Il était mon deuxième Dieu, je ne peux pas imaginer le monde sans lui", poursuit-il.

L'attroupement attire aussi les caméras, tandis que des bus de touristes marquent un arrêt. Sur le trottoir, à quelques dizaines de mètres de l'entrée du théâtre Kodak où se déroulent chaque année les Oscars, des fleurs, des bougies, mais aussi des portraits et des peintures de Michael Jackson, période "coupe à l'afro", ont été déposées.

Mary, la quarantaine, prie. "Je lui disais que je l'aimais et à quel point son oeuvre est merveilleuse, à quel point il va nous manquer", explique-t-elle, visiblement bouleversée.

D'autres voient dans l'événement une opportunité commerciale, comme David Anthony. Improvisé "marchand du Temple", il a imprimé dans la nuit de jeudi à vendredi 2.000 T-shirts à l'effigie de Michael Jackson. Il affirme en avoir déjà vendu 500, à 10 dollars pièce.

"Je suis né en 1985, mais mon père et mon oncle adorent sa musique, il était tout simplement magique", dit-il du chanteur décédé. "Il n'y en aura jamais d'autre comme lui", lit-on sur le T-shirt, sous une photo de Michael Jackson esquissant un pas de danse.

Jeudi soir, alors que la mort du chanteur n'avait été annoncée que depuis quelques heures, d'autres admirateurs du "roi de la pop" ont préféré célébrer sa vie et son oeuvre en dansant au son de ses chansons, notamment dans le quartier des boîtes de nuit de l'ouest de Los Angeles, West Hollywood.

Devant l'hôpital où le décès de Michael Jackson a été constaté, des centaines de personnes s'étaient également rassemblées jeudi soir, certaines brandissant des portraits, d'autres saluant l'artiste en effectuant un "moonwalk", ce pas de danse semblant défier les lois de la physique que Michael Jackson avait popularisé.

Des scènes comparables se sont déroulées à l'autre bout du pays, dans le quartier de Harlem à New York, où des dizaines de personnes se sont agglutinées devant le théâtre Apollo, salle de concert légendaire qui sur son tableau d'affichage rendait hommage à Michael Jackson, "une vraie légende".