Rome appelle Téhéran à faire cesser les violences, à vérifier les résultats

L'Italie a durci le ton dimanche à l'égard de Téhéran, appelant l'Iran à "favoriser la fin des violences" et à "vérifier la volonté exprimée par le peuple" lors de l'élection présidentielle, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Franco Frattini.

Franco Frattini appelle Téhéran à éviter de "nouveaux versements de sang", soulignant que "les violences sont l'ennemi de l'Iran, de son histoire et de sa tradition ancienne", dans un communiqué publié par ses services.

Il invite aussi les autorités iraniennes "à vérifier de façon exhaustive et avec impartialité quelle a été la volonté exprimée par le peuple", lors de la présidentielle.

Le Conseil des gardiens s'est dit samedi prêt à un recomptage de 10% des urnes, choisies au hasard, avant de rendre sa décision d'ici à mercredi.

M. Frattini répète aussi sa demande aux autorités iraniennes exprimée dans un précédent communiqué dimanche d'une "solution pacifique de la crise".

Ce nouveau communiqué a été publié après des déclarations particulièrement fermes de la chancelière allemande Angela Merkel et du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, au lendemain d'une manifestation qui a fait au moins 10 morts.

Dans un premier communiqué dimanche, M. Frattini avait espéré la participation de l'Iran au G8 des ministres des Affaires étrangères de Trieste (nord-est) la semaine prochaine, soulignant que "l'Italie respecte l'Iran, sa souveraineté et lui reconnaît un rôle important sur le plan régional", notamment pour la "stabilisation de l'Afghanistan" où "l'Iran peut apporter une contribution particulièrement utile".

Des voix ont commencé à s'élever dimanche dans l'opposition pour demander une annulation de l'invitation faite à l'Iran de participer à cette réunion prévu de jeudi à samedi.

Le ministre affirme également que l'Italie "ne se soustraira pas aux efforts internationaux d'assistance humanitaire", évoquant une information venant de Suède, qui se préparerait à consulter ses partenaires pour évaluer la possibilité de coordonner la disponibilité des ambassades européennes à accueillir et à assister des manifestants blessés".

Le ministre, précise le communiqué, "a déjà donné instruction en ce sens à l'ambassade d'Italie à Téhéran dans le cas où une telle demande" serait présentée.

Il "approfondira cette question lors d'une rencontre mercredi à Stockholm" avec son homologue Carl Bildt, précise le communiqué.

Selon la télévision d'Etat iranienne, au moins dix personnes ont été tuées et plus de 100 blessées samedi au cours des manifestations contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.