Iran : "15" morts au cours de manifestations à Téhéran (Amnesty)

Quinze personnes ont été tuées au cours des manifestations de l'opposition à Téhéran qui ont suivi la présidentielle contestée en Iran, a affirmé vendredi l'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, depuis son siège à Londres.

"Alors que sept morts ont été confirmés par la radio officielle d'Iran, Amnesty International a enregistré jusqu'à 15 tués, dont cinq étudiants dont la mort reste à confirmer", écrit Amnesty dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole a précisé que "le chiffre de quinze personnes tuées avait été confirmé". "Ce qui n'est pas confirmé, c'est de savoir si cinq de ces quinze tués sont des étudiants", a précisé le porte-parole.

Selon la radio officielle d'information Radio Payam, sept civils avaient été tués par balles, lundi, en marge de manifestations réunissant plusieurs centaines de milliers de personnes. Les personnes tuées s'en étaient prises à une base du bassidj, la milice islamique proche du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Le président américain Barack Obama s'était alors dit "profondément troublé".

Ces violences ont suivi de quelques jours l'annonce de la réélection d'Ahmadinejad, contestée par son rival Mir Hossein Moussavi (63% des voix contre 34% à Moussavi).

Dans un communiqué séparé, l'organisation s'est par ailleurs dite "extrêmement perturbée" par le prêche du guide suprême iranien, Ali Khamenei, prononcé ce vendredi, et qui "semble donner le feu vert aux forces de sécurité pour avoir recours à la violence contre les manifestants qui exercent leurs droits à manifester et expriment leurs opinions".

"Si un nombre important de personnes descendent dans la rue pour manifester dans les jours à venir, nous craignons qu'ils ne fassent l'objet d'arrestations arbitraires et subissent un usage excessif de la force, comme cela a été le cas ces derniers jours", a souligné Hassiba Hadj Sahraoui, responsable adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient.

Ali Khamenei a réclamé vendredi la fin des manifestations sans précédent en 30 ans de République islamique, apportant son soutien à la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad.

"Le bras de fer dans la rue est une erreur, je veux qu'il y soit mis fin", a dit le guide, la plus haute autorité de l'Etat, avertissant qu'il "ne céderait pas à la rue".