« Nous l'avons déjà dit (...), nous ne discuterons pas du dossier nucléaire (iranien) en dehors de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) », a déclaré lundi Mahmoud Ahmadinejad lors d'une conférence de presse. Pour M. Ahmadinejad, « la question nucléaire est terminée », et toute discussion en dehors de l'AIEA porterait « exclusivement sur la participation à la gestion des affaires du monde » et aux moyens d'y apporter la paix.
Cette déclaration constitue ainsi une fin de non-recevoir à l'offre formulée le 8 avril par le Groupe 5+1 (États-Unis, France, Chine, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) d'organiser une réunion rassemblant le représentant diplomatique européen Javier Solana, le négociateur iranien Saïd Jalili et des représentants de chacun des Six. Téhéran s'était dit prêt à un « dialogue constructif » avec ces derniers, mais en insistant sur sa propre offre de négociation, consistant selon M. Ahmadinejad à « garantir la paix et la justice dans le monde ». Il est d'ailleurs revenu sur ce sujet lundi en proposant, s'il était réélu en juin, au président américain Barack Obama « d'avoir un débat aux Nations unies pour parler des racines des problèmes et de la direction du monde ». Barack Obama a déclaré récemment que les États-Unis se donnaient d'ici à la fin de l'année pour juger de la volonté ou pas de l'Iran d'engager le dialogue sur son programme nucléaire.
Par ailleurs, la France a indiqué hier, en réaction aux propos d'Ahmadinejad, continuer à attendre une réponse de l'Iran à la proposition d'un dialogue avec les grandes puissances sur son programme nucléaire. « Pour nous, il appartient à l'Iran de faire le choix de la coopération plutôt que celui de l'isolement croissant et nous souhaitons donc avoir une réponse à nos propositions de rencontre pour reprendre les discussions sur le dossier nucléaire », a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux. La communauté internationale doit poursuivre son dialogue avec l'Iran pour l'empêcher de devenir une « nouvelle puissance nucléaire », a par ailleurs estimé hier le ministre italien des Affaires, Franco Frattini.