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HRW appelle la Jordanie à mettre fin aux détentions administratives

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi la Jordanie à mettre fin à son usage "généralisé" de la détention administrative en abolissant une loi de 1954.

"L'usage généralisé par le gouvernement de la détention administrative ébranle les fondements de la justice en Jordanie", affirme l'organisation basée à New York dans un rapport de 56 pages intitulé "Les invités du gouverneur".

Selon ce rapport, 10.000 nouveaux cas de détention administrative sont enregistrés chaque année, soit un détenu sur cinq dans les prisons du royaume.

En 2008, le Centre jordanien des droits de l'Homme (JNCHC) a estimé que la mesure concernait 11.870 prisonniers.

"Les responsables du ministère de l'Intérieur abusent de leurs pouvoirs en enfermant des gens d'une façon arbitraire" et sans contrôle judiciaire, selon HRW.

"Les gouverneurs et les hauts responsables ne devraient pas pouvoir enfermer les gens sur de vagues suspicions d'attitude incorrecte", a estimé dans un communiqué le directeur-adjoint de HRW pour le Moyen-Orient, Joe Stork. Il a critiqué le pouvoir de ces gouverneurs à passer outre des décisions de justice ordonnant la libération de ces prisonniers.

La "Loi sur la prévention des crimes" de 1954 autorise les gouverneurs à engager des poursuites contre des personnes "sur le point de commettre un crime ou de se rendre complice d'un crime", contre les voleurs et receleurs "réguliers" ou encore contre toute personne constituant "un danger pour autrui", selon HRW.

Parmi les détenus figurent des personnes menacées de "vengeance tribale" ou des étrangers illégaux ne pouvant être expulsés rapidement, ajoute le rapport.

"Certaines des femmes que nous avons rencontrées sont détenues depuis cinq ou dix ans", pour les protéger d'éventuelles violences selon les autorités, a affirmé lors d'une conférence de presse Christoph Wilcke, chercheur de HRW.

"Ce sont des victimes, a-t-il expliqué. Pourquoi doivent-elles en payer le prix? Pourquoi doivent-elles être détenues?".

Ces femmes sont enfermées en raison de "questions morales", a ajouté le chercheur, sans donner de détail.

Dans son rapport, HRW souligne que la mesure est aussi "utilisée contre les victimes de crime, les ennemis personnels ou les personnes libérées sur décision d'un tribunal".

Le gouvernement jordanien n'était pas joignable mardi pour commenter ce rapport.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi la Jordanie à mettre fin à son usage "généralisé" de la détention administrative en abolissant une loi de 1954.
"L'usage généralisé par le gouvernement de la détention administrative ébranle les fondements de la justice...