Génocide arménien : Obama ne prononcera pas le mot de génocide, selon Gül

Le président turc Abdullah Gül a laissé entendre qu'il ne s'attendait pas à ce que Barack Obama prononce le terme de génocide à l'occasion des commémorations vendredi des massacres d'Arméniens survenus sous l'empire ottoman.

Interrogé par la presse sur ses attentes quant au message que prononcerait son homologue américain tandis que les Arméniens commémorent, comme chaque 24 avril, le génocide, M. Gül a souligné avoir "très largement discuté en tête-à-tête de la question" avec M. Obama au cours de sa visite en Turquie, début avril.

"Il est désormais mieux informé sur toutes ces questions", a poursuivi M. Gül.

"Je devine que (son message) va encourager et aller dans le sens de tous ces travaux menés avec de bonnes intentions", a-t-il ajouté, faisant allusion à l'adoption mercredi par Ankara et Erevan d'une "feuille de route" visant à la normalisation des relations entre les deux pays voisins.

M. Gül a également insisté sur le fait que les Etats-Unis avaient "intensifié les efforts de manière très productive" pour "faire naître un climat favorable à un règlement des problèmes dans la région".

M. Obama a déclaré pendant sa campagne électorale en 2008 qu'il allait reconnaître le génocide et a soutenu la résolution du Congrès dans ce sens.

Il n'a cependant pas prononcé le mot depuis son accession au pouvoir.

A l'occasion de sa visite en Turquie, les 6 et 7 avril, il a appelé Ankara et Erevan à trouver "rapidement" un accord pour une normalisation de leurs relations, mais il a éludé la question de la reconnaissance du génocide.

Jeudi soir à Erevan, des milliers d'Arméniens ont défilé pour appeler le président américain à parler publiquement de génocide.

Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991 en raison des divergences sur la question des massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman.

Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 ont fait plus d'un million et demi de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.