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Irak : soldats irakiens et américains mettent au pas des miliciens à Bagdad

Des soldats irakiens et américains ont mené dimanche une vaste opération militaire dans le centre de Bagdad pour mettre au pas d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaïda qui s'étaient révoltés après l'arrestation de leur chef.

Depuis samedi, le quartier sunnite de Fadel, dans le centre historique de la capitale, a renoué avec la guerre: tireurs embusqués, hélicoptères Apache dans les airs, rafales d'armes automatiques et blindés à chaque coin de rue.

Des membres des "Sahwa" ("Réveil" en arabe) du quartier sont entrés en rébellion après l'arrestation samedi par les forces spéciales irakiennes de leur chef, Adel Machhadani.

Selon le ministère de l'Intérieur, deux civils ont été tués dans les affrontements et 15 personnes blessées: quatre soldats, quatre civils et sept miliciens.

La capitale irakienne n'avait pas connu de telles violences depuis avril 2008 quand Américains et Irakiens avaient lancé une offensive sur Sadr City, le bastion de la milice extrémiste chiite de Moqtada Sadr.

En début d'après-midi, des dizaines de Sahwa s'étaient rendus.

Le porte-parole du commandement militaire de Bagdad, le général Qassem Atta, a affirmé à l'AFP que lors de "l'interpellation d'Adel Machhadani et de Salmane Kaddouri (un de ses adjoints), nous avons été la cible de tirs et nos forces ont commencé à fouiller le secteur pour arrêter les auteurs".

Il a précisé qu'il s'agissait d'une opération spécifique contre Machhadani "qui fait l'objet de 80 plaintes devant la justice pour meurtre et extorsion de fonds. L'Etat a abandonné ses poursuites pour les actes commis avant le 1er octobre 2008, mais il s'agit de plaintes de civils".

Le porte-parole a ensuite annoncé qu'Adel Machhadani était également poursuivi pour "violation de la Constitution" car "selon nos informations, Machhadani dirige l'aile militaire du parti Baas à Fadel".

Le parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein est interdit depuis 2003.

Dans la matinée, des véhicules blindés américains ont diffusé un message en arabe ordonnant aux habitants de rendre leurs armes avant le début de perquisitions dans le quartier.

"Toute personne qui possédera encore une arme sera considérée comme un terroriste", assurait le message.

"J'ai rendu mes armes car je ne voulais pas que les Américains bombardent ma maison et mon quartier. Mais, maintenant que les Sahwa sont liquidés, al-Qaïda va revenir et avec lui les attentats", a déclaré à l'AFP Qoussaï, 32 ans, un membre de cette milice, juste après avoir déposé les armes.

"Nous avons fait tout le boulot pour virer al-Qaïda et c'est comme cela que les Américains nous remercient", a-t-il lancé, dégoûté.

"Près la moitié des Sahwa ont rendu leurs armes, soit environ 50 personnes", a affirmé le lieutenant-colonel David Buckingham, qui dirige l'opération côté américain.

Entouré de six miliciens qui venaient de rendre leurs armes, il a assuré que l'armée américaine "agissait en soutien à l'armée irakienne mais ne menait pas l'opération".

Autrefois bastion d'Al-Qaïda, Fadel était redevenu calme en 2008 grâce aux efforts des Sahwa. Depuis, forces de l'ordre et miliciens tenaient ensemble des barrages.

Il y a 94.000 membres des Sahwa en Irak, dont 54.000 dans la province de Bagdad, qui sont rémunérés par l'Etat. Leur ralliement au pouvoir a été un des grands facteurs de l'amélioration de la sécurité dans le pays.

Le Premier ministre Nouri al-Maliki avait indiqué qu'il intégrerait 20% des ex-insurgés dans les forces de sécurité et offriraient des formations civiles aux autres.

Des soldats irakiens et américains ont mené dimanche une vaste opération militaire dans le centre de Bagdad pour mettre au pas d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaïda qui s'étaient révoltés après l'arrestation de leur chef.
Depuis samedi, le quartier sunnite de Fadel, dans le centre historique de la capitale, a...