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Ryad s'ouvre à la Syrie pour isoler l'Iran de ses alliés arabes

En tentant de se rapprocher de la Syrie, l'Arabie saoudite veut isoler l'Iran de ses alliés arabes radicaux et relancer son initiative de paix au Proche-Orient, estiment des analystes.

Les Saoudiens ont invité le président syrien Bachar el-Assad, une visite qui pourrait avoir lieu dès mercredi, alors que les relations entre les deux pays sont tendues depuis 2005.

La Syrie a été mis en accusation après l'assassinat en février 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, protégé de Ryad.

Son soutien aux mouvements Hezbollah et Hamas, maître de la bande de Gaza, ont aussi crispé le royaume saoudien. Damas était dans le camp des pro-Hamas lors de la guerre meurtrière de Gaza (27 décembre-18 janvier), face aux modérés menés par Ryad.

Selon des analystes, s'exprimant sous couvert d'anonymat, le premier objectif des Saoudiens est d'isoler la puissance régionale qu'est l'Iran de ses alliés arabes comme le Qatar et la Syrie. Pour Ryad, le soutien de la République islamique aux mouvements radicaux menace les régimes arabes.

L'autre sujet d'inquiétude est le programme nucléaire controversé de Téhéran.

Pour d'autres analystes, le roi Abdallah veut aussi recréer l'unité derrière l'initiative de paix saoudienne au Proche-Orient, à laquelle Israël n'a pas donné suite.

Adoptée lors du sommet de la Ligue arabe de 2002 et relancée en 2007 par les Saoudiens, elle propose la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes en échange du retrait israélien des terres occupées depuis 1967, de la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-est pour capitale et un règlement du problème des réfugiés palestiniens. L'Etat hébreu ne l'a pas formellement rejeté et a dit relevé certains "points positifs".

"Israël doit réaliser que le choix entre la guerre et la paix ne sera pas éternel, et que l'initiative arabe actuellement sur la table ne le sera pas indéfiniment", avait lancé le roi Abdallah lors du sommet arabe de Koweït le 19 janvier, à la suite du cessez-le-feu à Gaza.

Inquiets de voir l'Iran utiliser cette guerre pour accroître le radicalisme islamiste, les responsables saoudiens se sont lancés dans une course diplomatique pour convaincre leurs homologues arabes de faire un "dernier effort" en faveur de leur plan de paix, estiment ces analystes.

"Vous avez vu (avec la guerre de Gaza) le résultat si on laisse quelque chose sur la table sans rien faire", explique à l'AFP l'universitaire saoudien Abdul Rahman al-Saïd. "L'absence de paix a créé un vide propice à la radicalisation", ajoute-t-il.

Dans ce contexte, le rapprochement saoudo-syrien "ne devrait pas être une surprise", affirme à l'AFP le porte-parole de la diplomatie saoudienne, Ossama Nougali, alors que Damas avait entamé des pourparlers indirects avec Israël sur un accord de paix avant l'offensive de Gaza.

Selon les observateurs, l'Arabie espère aussi convaincre la nouvelle administration américaine de faire pression sur Israël pour accepter de négocier un accord global.

Ryad veut amener Israël à "agir ou se taire", résume un analyste étranger, alors que l'éventuel échec de l'initiative arabe inquiète.

"Le consensus arabe est très fragile", met de son côté en garde un autre analyste.

En tentant de se rapprocher de la Syrie, l'Arabie saoudite veut isoler l'Iran de ses alliés arabes radicaux et relancer son initiative de paix au Proche-Orient, estiment des analystes.
Les Saoudiens ont invité le président syrien Bachar el-Assad, une visite qui pourrait avoir lieu dès mercredi, alors que les relations entre les deux pays sont tendues depuis 2005.
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