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Moyen Orient et Monde - Chine

Anniversaires politiques : semaine à haut risque pour le Tibet

Célébration, mardi, de l'insurrection de 1959 qui poussa le dalaï-lama à l'exil.
Une semaine potentiellement explosive s'ouvre au Tibet, avec deux commémorations symboliques de la lutte des Tibétains contre la tutelle de la Chine, qui a mobilisé son arsenal sécuritaire dans la région himalayenne afin de tuer dans l'œuf toute manifestation.
Mardi sera le jour du 50e anniversaire du début de deux semaines d'insurrection des habitants du « Toit du monde » contre le joug chinois en 1959 qui poussa, une semaine plus tard, le chef des bouddhistes tibétains, le dalaï-lama, à fuir en exil en Inde, où il est toujours réfugié. La répression de ce soulèvement, qui aurait fait des dizaines de milliers de morts, reste une plaie ouverte pour les Tibétains. Puis samedi, le premier anniversaire des émeutes qui avaient secoué, en mars 2008, non seulement le Tibet mais aussi des localités à population tibétaine de l'Ouest chinois, pourrait aussi être l'occasion de commémorations interdites.
« Il ne devrait pas y avoir de gros problèmes », vient pourtant d'assurer le gouverneur du Tibet, Qiangba Puncog. Peut-être, si l'on considère que Pékin, selon des sources contactées par l'AFP à Lhassa notamment, a largement renforcé la sécurité de craintes de troubles, imposant « virtuellement la loi martiale », selon l'organisation Free Tibet, basée à Londres. La direction communiste chinoise semble décidée à ne pas se laisser prendre par surprise, comme ce fut le cas l'an dernier lorsque des manifestations pacifiques de moines ayant démarré à Lhassa avaient rapidement débordé du Tibet et duré plusieurs jours, se soldant par la mort de 21 personnes aux mains « des émeutiers », selon Pékin, et d'au moins 203 Tibétains, selon les exilés. « Le Tibet est stable », affirme Pékin. Mais il est aussi fermé à la presse étrangère, ce qui rend difficile la collecte indépendante d'informations dans la guerre de propagande que se livrent Pékin et les groupes d'exilés tibétains. La région sera également fermée cette semaine aux touristes, selon voyagistes et hôtels, une information démentie par les autorités chinoises.
Malgré toutes ces dispositions, la confiance affichée par le gouverneur Qiangba Phuncog pourrait être démentie par les faits : la situation sur place est très tendue. Le dalaï-lama a estimé récemment que « des débordements peuvent arriver à tout moment » et a mis les Tibétains en garde contre les provocations. En outre, la Chine a accusé samedi le dalaï-lama de vouloir établir un « Grand Tibet » et appelé les pays étrangers à éviter tout contact avec lui. « Ils veulent chasser les forces armées chinoises et demander aux non-Tibétains, des gens qui ont vécu depuis longtemps dans cette partie du territoire chinois, de partir vivre ailleurs (...). Vous appelez cette personne une figure religieuse ? » a affirmé le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi. M. Yang a également appelé les pays étrangers à « ne pas autoriser de visites sur leur sol du dalaï-lama » et à ne pas « le laisser utiliser leur territoire pour se livrer à des activités séparatistes ».
D'autre part, la Chine a arrêté deux Tibétaines, dont une femme bonze, qui manifestaient en soutien au dalaï-lama, a affirmé l'organisation de défense des droits de l'homme International Campaign for Tibet. Les deux femmes ont été interpellées à Kardze, une zone peuplée de Tibétains dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), indique l'ONG, et ont été emmenées dans un lieu inconnu.

Une semaine potentiellement explosive s'ouvre au Tibet, avec deux commémorations symboliques de la lutte des Tibétains contre la tutelle de la Chine, qui a mobilisé son arsenal sécuritaire dans la région himalayenne afin de tuer dans l'œuf toute manifestation.Mardi sera le jour du 50e anniversaire du début de deux semaines d'insurrection...

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