Quelques heures plus tôt, M. Rajoelina avait invité ses partisans à manifester quotidiennement à compter d'aujourd'hui jusqu'à la démission du président Ravalomanana. Haïlé Menkerios, émissaire des Nations unies, a pourtant annoncé la veille que le président et son opposant avaient accepté de poursuivre leurs négociations.
Selon M. Rajoelina, aucun gouvernement n'a jamais résisté à la pression de la place du 13 Mai, épicentre de la plupart des mouvements populaires que l'ancienne colonie française a connus depuis sont indépendance, en 1960. « Lorsque les gens se soulèvent, lorsqu'ils formulent des revendications, le gouvernement ne peut pas tenir plus de quelques mois », a-t-il assuré, interrogé à son domicile. L'ancien disc-jockey, surnommé TGV pour son tempérament dynamique, s'appuie sur le mécontentement de nombreux Malgaches face à l'échec du gouvernement à enrayer la pauvreté. Il accuse le président, millionnaire autodidacte dont le mandat expire en 2011, de dérive dictatoriale et de gérer le pays comme sa propre entreprise.
M. Rajoelina, qui a mis fin mercredi aux pourparlers engagés avec M. Ravalomanana, a formé un gouvernement parallèle et revendique le soutien d'une trentaine de formations de l'opposition. Le ressentiment de la population s'est nourri en novembre de l'information selon laquelle les autorités envisageaient de louer au géant sud-coréen Daewoo Logistics 1,3 million d'hectares de terres agricoles.
Outre son lourd bilan humain, la crise a déjà eu de profondes répercussions sur l'économie de la Grande île. Le tourisme, notamment, qui a rapporté l'an dernier 260 millions d'euros, pourrait s'effondrer faute d'une issue rapide.
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