Koweït fête l'anniversaire de sa libération en plein coeur de Bagdad

Le Koweït, occupé pendant sept mois en 1990-91 par les troupes irakiennes de Saddam Hussein, a fêté pour la première fois mercredi, en plein coeur de Bagdad, le 18ème anniversaire de sa libération.

Cette célébration à l'hôtel Rachid, dans la zone verte, secteur ultra-protégé en plein coeur de la capitale, intervient à la veille de la visite historique du vice-Premier ministre et ministre koweïtien des Affaires Etrangères cheikh Mohammed al-Sabah.

"Oui, la visite aura lieu demain", a affirmé à l'AFP lors de la célébration le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, qui était assis à côté de l'ambassadeur du Koweït à Bagdad, Ali Mohammed al-Moumen.

Des députés et personnalités de toutes les confessions assistaient à cette réception, ainsi que de nombreux diplomates, militaires et une armée d'agents de sécurité.

"C'est la première fois que nous célébrons la libération du Koweït à Bagdad. Nous ouvrons un nouveau chapitre de respect mutuel (...) et nous voulons entretenir des relations bilatérales saines entre les deux pays", a-t-il dit.

"Cette célébration dans ce pays est très importante pour moi, pour mon peuple, pour mes dirigeants", a-t-il ajouté. "Nous avons une énorme tâche devant nous et nous allons travailler très dur", a souligné le diplomate.

Pour marquer l'événement, était placé sur une table un énorme gâteau avec les deux drapeaux irakien et koweïtien et ces mots: "Frères pour toujours".

"Nous voulons revenir à nos racines, à ce temps ancien où les gens pouvaient se rendre de chaque côté de la frontière, où on ne demandait pas les passeports", s'est exclamé avec enthousiasme Ali al-Moumen.

En 1990, quand Saddam Hussein avec ses chars avait "effacé" la frontière, l'ambassadeur koweïtien en poste à Bagdad avait dû fuir sa résidence et passer par le Kurdistan pour quitter l'Irak.

Les deux pays doivent encore régler un lourd contentieux. M. Zebari avait indiqué récemment que les deux voisins avaient une liste de problèmes en suspens, comme l'accord d'unitization (exploitation en commun) du champ pétrolier qui se trouve sur la frontière, la démarcation de la frontière maritime et les milliards de compensation réclamés par le Koweït.

Le Koweït a déjà reçu 13,3 milliards de dollars de l'Irak pour son invasion et son occupation de ce riche émirat, d'après l'Autorité publique de compensation koweïtienne.

Selon elle, ce montant représentait la totalité des sommes reçues à la fin 2008. L'Autorité a indiqué attendre des dizaines de milliards de dollars de plus.

L'Irak est tenu par le Conseil de sécurité de l'ONU de verser 5% de ses revenus pétroliers à un fonds de compensation pour les dommages de guerre.

Ce fonds n'a approuvé que 52 milliards de dollars, dont 39 milliards de dollars pour le Koweït.