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Actualités - OPINION

Pause verte Les Cassandre de la vie moderne De Suzanne Baaklini

Les mots d’un ami écologiste résonnent toujours à mon oreille : « C’est malheureux, mais les catastrophes sont les arguments les plus persuasifs de la cause écologique. » Il y a quelques jours, des déclarations internationales alarmistes sont venues faire écho à la réflexion de cet écologiste : à l’ouverture de la conférence de l’ONU sur le changement climatique à Poznan en Pologne, la communauté internationale a prévenu qu’elle « avait un an pour se rassembler afin de sauver la planète d’un réchauffement fatal ». L’objectif est de conclure, entre les 185 pays réunis, un « accord ambitieux » pour diminuer de manière significative, à un niveau global, les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La conférence mondiale se termine aujourd’hui, les espoirs d’un accord « ambitieux » seront-ils réalisés ? Certes, nous ne sommes pas tous égaux dans la lutte contre le réchauffement climatique, puisqu’en matière d’émissions de CO2, les pays industrialisés sont largement en tête, et deux d’entre eux, les États-Unis et la Chine, dépassent de loin les autres. Il leur incombera donc de prendre les mesures les plus drastiques, mais cela n’empêche pas le reste de l’humanité d’être concernée, non seulement parce que la crise est mondiale, mais aussi parce que les conséquences – inondations, périodes de sécheresse, conditions climatiques extrêmes – ne feront pas de distinction entre pays riches et pays pauvres. Or, voit-on l’humanité prête à modifier radicalement son mode de vie pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ? (la limite jugée « gérable » est d’une hausse de la température de la terre de 2 degrés, mais les scénarios les plus pessimistes parlent de 6 degrés). Pour ne citer que quelques exemples, les forêts de l’Amazonie disparaissent à un rythme effréné, l’extinction d’espèces vivantes n’a jamais été aussi massive, les glaciers du Groenland et de l’Antarctique fondent à une vitesse supérieure même aux prévisions des plus alarmistes. Le pire, c’est que l’espèce humaine – nous tous en l’occurrence – ne semble pas prête pour autant à abandonner le confort douillet de la vie moderne, ou du moins à l’adapter aux nouvelles exigences climatiques. Comme le dit un personnage dans un film de science- fiction à message écologique récemment débarqué à Beyrouth, « c’est quand on se retrouve au bord du gouffre qu’on se résout à changer ». Avons-nous seulement conscience d’être au bord du gouffre ? Les écologistes, dont les propos sont relayés et affirmés par les déclarations de hautes autorités scientifiques et de leaders mondiaux, passent aujourd’hui pour des Cassandre modernes. Il est évident qu’on préfère zapper leurs sombres prévisions – ou faudrait-il dire prédictions. C’est toutefois utile de se souvenir du prix payé par les Troyens pour avoir omis d’écouter Cassandre.
Les mots d’un ami écologiste résonnent toujours à mon oreille : « C’est malheureux, mais les catastrophes sont les arguments les plus persuasifs de la cause écologique. » Il y a quelques jours, des déclarations internationales alarmistes sont venues faire écho à la réflexion de cet écologiste : à l’ouverture de la conférence de l’ONU sur le changement climatique à Poznan en Pologne, la communauté internationale a prévenu qu’elle « avait un an pour se rassembler afin de sauver la planète d’un réchauffement fatal ». L’objectif est de conclure, entre les 185 pays réunis, un « accord ambitieux » pour diminuer de manière significative, à un niveau global, les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La conférence mondiale se termine aujourd’hui, les espoirs...