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Diplomatie L’Allemagne fournira bientôt au Liban des chars Leopard BERLIN, d’Élie MASBOUNGI

Le troisième et dernier jour de la visite en Allemagne du président de la République Michel Sleiman a été essentiellement consacré à des réunions de travail au double niveau présidentiel et ministériel. Le chef de l’État, qui a quitté son lieu de résidence (l’hôtel Aldon Kempinski, près de la célèbre porte de Brandebourg) peu après 14 heures, a rencontré des hauts responsables gouvernementaux et parlementaires pour aborder avec eux les grandes lignes de la coopération et de la coordination politique germano-libanaise future, tandis que les trois ministres qui l’accompagnaient lors de sa visite – Bahia Hariri, Élias Murr et Mario Aoun – ont tenu avec leurs homologues allemands respectifs de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, de la Défense et du Travail et des Affaires sociales, des réunions pour examiner parfois en détail divers dossiers et des documents que certains avaient apporté avec eux de Beyrouth. En ce qui concerne les activités du président Sleiman, elles ont débuté par une audience jeudi matin avec les membres de la commission de la Défense du Bundestag qui comprend des parlementaires représentant diverses sensibilités politiques, commission conduite par Mme Ulrike Merten. Il s’agissait d’un échange de vue axé principalement sur des questions de sécurité et de défense, notamment la poursuite et l’amplification de l’aide allemande dans ces domaines, et cela dans la lignée de ce qu’avait déclaré la veille la chancelière Angela Merkel, au cours de sa conférence de presse conjointe avec le président Sleiman. Il avait été question du soutien apporté par Berlin au Liban pour l’application des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la surveillance des frontières terrestres nord, surveillance qui, dans une deuxième phase, devrait s’étendre à toute la frontière libano-syrienne. Les questions militaires et sécuritaires auront été les thèmes principaux non seulement des rencontres présidentielles et ministérielles, mais aussi de toute la visite du chef de l’État à Berlin. Puisque des réunions entre le ministre de la Défense Élias Murr et son homologue allemand ont eu lieu en présence du chef de l’État par moments. Les deux ministres et les responsables allemands et libanais sont restés bien entendu circonspects sur les détails de ces discussions, mais il est désormais acquis que l’aide militaire et sécuritaire allemande s’accroîtra considérablement dans les prochains mois sur les plans technique, logistique et du savoir-faire puisque l’Allemagne fédérale a géré durant la guerre froide de longues et difficiles frontières avec l’ancienne RDA. Dans ce cadre, et toujours sur la base de pourparlers libano-allemands antérieurs, Berlin encadrerait et aiderait les forces armées libanaises à surveiller et à garder toute la frontière libano-syrienne et non plus seulement le segment nord ; en sus de la garde et de la surveillance du littoral et des eaux territoriales libanaises qui sont actuellement en cours. Sur le plan du matériel militaire, des sources diplomatiques bien informées ont laissé entendre que Berlin fournirait prochainement et assez rapidement des chars Leopard et des canots à moteurs Zodiac à l’armée et qu’un accord en ce sens aurait été discuté et peut-être même paraphé hier. Au chapitre de la coopération aux nivaux du travail et des affaires sociales, le ministre Mario Aoun a affirmé qu’il était porteur de plus d’un dossier dont des demandes d’aide en matière d’organisation de l’action syndicale, d’implantation de centres d’action, de formation et de soins médico-sociaux dans diverses régions libanaises, ce qui répond à des besoins libanais en matière de développement décentralisé et équilibré. Le ministre est resté sur place après le départ de la délégation libanaise pour rencontrer encore une fois son homologue allemand et les cadres supérieurs de ce ministère qui entendaient étudier en détail les dossiers et les demandes de M. Aoun. Le ministre a invité ces cadres et leur ministre à venir au Liban pour étudier sur le terrain les meilleurs moyens d’assurer le suivi de leurs rencontres d’hier en terre allemande. Au niveau de l’éducation et de l’enseignement supérieur, Mme Bahia Hariri n’a pas été moins méticuleuse puisqu’elle a formulé des demandes précises sur base de documents préparés à Beyrouth et qu’elle a tenu à écouter attentivement et en détail tout ce que peut offrir l’Allemagne au triple niveau du savoir-faire, du matériel et de la formation. Une attention particulière a été accordée, lors des entretiens de Mme Hariri avec ses hôtes, à l’enseignement supérieur et technique où encore une fois l’expérience allemande n’est plus à démontrer. La ministre libanaise a proposé elle aussi un dispositif de suivi par le biais de réunions à Beyrouth et à Berlin. Il convient de préciser que le président et la délégation libanaise sont repartis pour Beyrouth et leur avion a décollé vers 16 heures de l’aéroport militaire de Tegel situé dans l’ancienne zone française de l’ex-Berlin-Ouest. La rencontre avec les Libanais Le président Sleiman a profité de son séjour pour rencontrer les Libanais d’Allemagne, dans le cadre d’une réception donnée par l’ambassadeur du Liban à Berlin, Nadim Dimachkié, en l’honneur du chef de l’État. Sous un tonnerre d’applaudissements, le président Sleiman a mis l’accent sur les efforts du Liban pour « se recomposer, retrouver sa place sur la scène internationale et se placer définitivement comme un espace de dialogue et de pardon, dans le cadre du respect des constantes de souveraineté, d’indépendance et de liberté ». « La chaleur dans les relations avec la Syrie a été rétablie. La relation est maintenant sincère, stable, et il en découle désormais des rapports diplomatiques sans confusion », a-t-il indiqué. Le président a précisé que la Chambre des députés et les institutions en général avaient également repris leurs travaux après une longue interruption due à la crise. « Les parties de la famille libanaise se sont de nouveau retrouvées autour de la table de dialogue au palais présidentiel pour parachever l’accord conclu à Doha, à commencer par la question de la stratégie de défense face à l’ennemi israélien », a poursuivi le chef de l’État, évoquant les processus de réconciliation en cours entre les leaders politiques pour refaire l’unité du pays et l’immuniser contre les dangers du terrorisme.
Le troisième et dernier jour de la visite en Allemagne du président de la République Michel Sleiman a été essentiellement consacré à des réunions de travail au double niveau présidentiel et ministériel.
Le chef de l’État, qui a quitté son lieu de résidence (l’hôtel Aldon Kempinski, près de la célèbre porte de Brandebourg) peu après 14 heures, a rencontré des hauts...