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Actualités - CHRONOLOGIE

Thaïlande L’état d’urgence décrété dans les aéroports de Bangkok

Le gouvernement appelle l’armée à rester dans les casernes, alors que circulent des rumeurs de coup d’État et qu'un deuxième aéroport est occupé. Le Premier ministre thaïlandais, Somchai Wongsawat, a décrété hier l’état d’urgence dans les deux aéroports de Bangkok bloqués par des opposants. Le chef du gouvernement a annoncé cette mesure d’exception à l’issue d’une réunion d’urgence pour tenter de sortir de la crise qui paralyse l’activité des autorités, pendant que des milliers de touristes sont toujours en rade dans Bangkok, mégalopole de 12 millions d’habitants désormais inaccessible par les airs. M. Somchai a demandé à l’armée de prêter main-forte à la police pour rétablir l’ordre sur les deux plates-formes aéroportuaires de Bangkok, Don Mueang (vols intérieurs) et Suvarnabhumi (vols internationaux), fermées après avoir été prises d’assaut par des manifestants. Aucun avion commercial ne peut plus atteindre la capitale thaïlandaise, mais les autorités ont permis hier à des compagnies aériennes d’utiliser la base militaire d’U-Tapao. Les pertes occasionnées par la fermeture de Suvarnabhumi ont été évaluées à près de trois milliards de dollars. Dans un discours retransmis à la télévision, M. Somchai a déclaré que les opposants avaient eu tort de « prendre toute la nation thaïlandaise en otage ». « Le gouvernement n’a l’intention de blesser personne. Il s’agit juste de permettre le bon déroulement de travaux officiels et l’état d’urgence sera temporaire », a-t-il ajouté. Son porte-parole, Nattawut Saikaur, s’est quant à lui montré plus virulent, assimilant l’action des protestataires à un « acte terroriste ». Les manifestants appartiennent à l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), une coalition hétéroclite d’obédience royaliste dont l’objectif avoué est de renverser le gouvernement, qualifié de « corrompu ». M. Somchai est le beau-frère de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra déposé en septembre 2006 par l’armée. Les lieutenants de M. Thaksin sont revenus au pouvoir à la faveur d’élections législatives, en décembre 2007, les premières depuis le coup d’État légitimiste. L’un des dirigeants des manifestants, le général de réserve Chamlong Srimuang, a très vite réagi aux déclarations de M. Somchai, appelant ses partisans à « ne pas paniquer ». « Si la police vient disperser le rassemblement cette nuit, dispersez-vous et revenez demain matin », a-t-il déclaré dans le complexe abritant les bureaux du Premier ministre à Bangkok et qui est occupé par les opposants depuis le 26 août. Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait appelé les militaires à rester dans leurs casernes, tandis que circulaient des rumeurs de coup d’État, démenties par un porte-parole militaire, le colonel Sunsern Kaewkumnerd. « L’armée a déplacé des chars pour des raisons stratégiques, mais je peux confirmer qu’il n’y a pas de coup d’État et que l’armée n’a pas reçu l’ordre d’être en alerte », a-t-il assuré à l’AFP. Pour tenter de désamorcer la crise, le chef de la puissante armée, le général Anupong Paojinda, avait recommandé mercredi à M. Somchai de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées. Mais M. Somchai avait refusé, invoquant la « légitimité » de son gouvernement élu « démocratiquement ». La PAD avait elle aussi rejeté l’idée d’élections, exigeant une nouvelle fois la démission immédiate du Premier ministre. Malgré la crise, les autorités thaïlandaises ont réaffirmé hier qu’elles accueilleraient bien, en décembre, le sommet annuel de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est. Toutefois, le sommet est prévu à Chiang Mai, et non à Bangkok.
Le gouvernement appelle l’armée à rester dans les casernes, alors que circulent des rumeurs de coup d’État et qu'un deuxième aéroport est occupé.
Le Premier ministre thaïlandais, Somchai Wongsawat, a décrété hier l’état d’urgence dans les deux aéroports de Bangkok bloqués par des opposants. Le chef du gouvernement a annoncé cette mesure d’exception à l’issue...