Ne perdez pas votre carte d’identité… c’est un trésor que l’État nous a octroyé gratuitement. Lisez plutôt : la carte d’identité bien plastifiée et moderne de ma fille a été volée durant une de ses soirées, et elle ne s’en est aperçue que tard la nuit. L’histoire remonte à environ deux ans. Comme tout bon citoyen, nous entamons la procédure auprès de la gendarmerie, puis chez le notaire et enfin au Sérail de Baabda afin d’avoir une autorisation d’en réclamer une nouvelle.
Jusqu’ici tout va bien, je me sens dans un pays ayant le sens du civisme, éduqué et qui respecte le citoyen.
Notre registre étant en dehors de la capitale, j’emmène ma fille au Sérail de la ville concernée et, là-bas aussi, j’entame la procédure avec le moukhtar. Photocopies diverses, certifications des photos passeport et enfin prise d’empreintes digitales. Je me voyais faisant partie d’une émission télévisée du genre NCIS ou même Miami Vice. Une fois terminées les formalités (qui ont quand même pris tout un avant-midi), le moukhtar me promet de hâter les choses, sachant que ma fille aurait besoin de cette carte d’identité un an et demi plus tard pour passer les examens officiels.
Et depuis, cela traîne… Deux ans plus tard, ma fille a passé ses examens avec le fameux « ikhraj ayd » et la carte d’identité se fait toujours attendre. Après maintes réclamations auprès des administrations concernées, la réponse finale – qui m’est tombée du ciel – a été celle-ci : « Mais monsieur, nous n’avons pas le carton nécessaire au ministère de l’Intérieur pour émettre de nouvelles cartes (...). »
Monsieur le Ministre, accepteriez-vous une réponse pareille et un manque de responsabilité aussi flagrant, vous qui êtes un homme de loi, jeune et dynamique, ardent partisan du changement ?
Mais ce n’est pas fini… Si vous avez une carte d’identité, cela ne sert à rien. Lisez plutôt : ayant un voyage en vue, mon fils prépare tous les documents nécessaires afin de présenter une demande pour avoir un passeport. Formalités nécessaires auprès du moukhtar de son quartier en main, il se présente aux bureaux de la Sûreté générale. Après avoir fait la queue durant quelque dix minutes, il se présente devant l’inspecteur de service avec les documents, à savoir : l’ancien passeport, la demande dûment remplie, signée et authentifiée par le moukhtar, les photos certifiées, la carte d’identité (ainsi que sa photocopie) et bien évidemment le montant requis.
Quelle ne fut sa surprise quand l’officier lui dit d’un air très convaincant et sûr de lui-même : « Jeune homme, vous avez besoin d’un “ikhraj ayd”, le fameux extrait d’état civil, car la carte d’identité n’est pas valable ; revenez avec tous les papiers en règle. »
Monsieur le Ministre, ne croyez-vous pas qu’il est grand temps de faire quelque chose ?
Article paru le samedi 1er novembre 2008
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Ne perdez pas votre carte d’identité… c’est un trésor que l’État nous a octroyé gratuitement. Lisez plutôt : la carte d’identité bien plastifiée et moderne de ma fille a été volée durant une de ses soirées, et elle ne s’en est aperçue que tard la nuit. L’histoire remonte à environ deux ans. Comme tout bon citoyen, nous entamons la procédure auprès de la gendarmerie, puis chez le notaire et enfin au Sérail de Baabda afin d’avoir une autorisation d’en réclamer une nouvelle.
Jusqu’ici tout va bien, je me sens dans un pays ayant le sens du civisme, éduqué et qui respecte le citoyen.
Notre registre étant en dehors de la capitale, j’emmène ma fille au Sérail de la ville concernée et, là-bas aussi, j’entame la procédure avec le moukhtar. Photocopies diverses, certifications des photos...
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