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Les femmes en force pour les législatives jordaniennes

Les femmes se présentent en force aux législatives aujourd’hui en Jordanie, avec 199 candidates sur 885, un nombre record pour une élection à la Chambre basse où six sièges leur sont garantis. La première élection d’une femme au Parlement remonte à 1993 et, lors des précédentes législatives en 2003, 54 femmes s’étaient présentées, pour 765 candidats. En Jordanie, « les femmes sont encouragées à se présenter en masse non seulement en raison du quota de six sièges, mais aussi dans l’espoir d’acquérir un siège par leur propre mérite », note auprès de l’AFP un analyste politique. Rien n’empêche, en effet, l’élection d’une femme hors quota. Toutefois, « les chances qu’un tel développement ait lieu sont minimes », ajoute-t-il, sous couvert d’anonymat. Les candidates aux législatives 2007 sont dans leur majorité représentantes de grandes familles jordaniennes, aux côtés de cadres locaux. Le Front de l’action islamique (FAI), qui présente 22 candidats, compte une seule femme : Hayat Mseimi, une pharmacienne de 45 ans qui brigue un deuxième mandat. Son approche sociale s’avère très différente de celle des autres candidats islamistes, qui ont opté pour la rhétorique politique. Forte d’une audience exclusivement féminine, elle parle du coût de la vie et des augmentations de prix, « inévitables avec la hausse du carburant ». Mais elle ne ménage pas pour autant ses critiques face aux rumeurs de corruption dans l’exécution de grands projets du pays. « Je vous promets de regarder de plus près ces projets, une fois réélue », dit-elle à des femmes entièrement voilées dans son quartier général de la ville de Zarka (20 km au nord-est d’Amman), qui compte le plus grand nombre de démunis dans le royaume. À Amman, notamment dans la troisième circonscription qui regroupe les quartiers riches de la capitale, l’audience est plus moderne, mais le discours ne diffère pas vraiment. La majorité des candidates de la capitale ont affiché leurs portraits montrant des femmes maquillées, cheveux au vent, symbole de l’image de la Jordanienne occidentalisée. Pour autant, les six députées de la Chambre sortante n’ont pas marqué leur passage par des interventions musclées pour les droits de la femme, entraînant la déception des organisations féminines. « Les électrices ne sont pas motivées pour voter pour des candidates qui sont garanties par un quota. Elles préfèrent opter pour des candidats qui soutiendront les droits de la femme », estime l’analyste politique. « Ce ne sont pas les femmes au Parlement qui pourront exercer une influence lorsqu’il s’agira d’adopter des législations sur les “crimes d’honneur” ou le droit de divorce pour la femme. Ce sont les hommes », renchérit une avocate, Me Ihsan Barto. En outre, ce nombre record de candidatures féminines n’a pas empêché des couacs : Toujane Fayçal, première femme à avoir été élue députée en Jordanie (1993-1997), a vu sa candidature rejetée en raison de sa condamnation par un tribunal militaire en 2002, pour « atteinte à l’image » de la Jordanie. « Lorsqu’un gouvernement agit avec une telle force pour m’empêcher de briguer un siège à la Chambre, c’est parce qu’il a peur de moi et de mes efforts pour lutter contre la corruption, qui est au pouvoir en Jordanie », a déclaré hier à l’AFP Mme Fayçal, 58 ans. Randa HABIB (AFP)
Les femmes se présentent en force aux législatives aujourd’hui en Jordanie, avec 199 candidates sur 885, un nombre record pour une élection à la Chambre basse où six sièges leur sont garantis.
La première élection d’une femme au Parlement remonte à 1993 et, lors des précédentes législatives en 2003, 54 femmes s’étaient présentées, pour 765 candidats.
En Jordanie, « les...