Conjoncture Hobeika et Yachoui pour une révision des politiques économiques

La conjoncture économique a été passée en revue par les experts économiques Louis Hobeika et Élie Yachoui qui étaient interrogés par l’Agence libanaise d’information. Les deux experts ont qualifié la conjoncture économique de très difficile, le règlement de la crise devant passer par une révision des politiques économiques suivies par le gouvernement. Louis Hobeika, qui a reconnu que la hausse de la valeur de l’euro face au dollar a provoqué une hausse des prix des produits de consommation importés d’Europe, a affirmé en revanche qu’une hausse des prix des biens en provenance des États-Unis était injustifiée. Il a souligné qu’une telle hausse est due aux monopoles exercés par certains opérateurs sur le marché local. « Le Liban est un pays de monopole et non pas de libre concurrence », a-t-il dit. En réponse à une question, Louis Hobeika s’est félicité de l’émigration des jeunes qui amortit l’impact du chômage dans le pays. Il a estimé que le Liban traverserait dans les deux mois à venir une période délicate de son histoire, insistant sur le fait qu’en cas de vide constitutionnel, la valeur de la livre s’en ressentirait. Il s’est prononcé pour le moment contre le relèvement du salaire minimum à 650 000 livres de peur de voir le patronat procéder à des licenciements massifs. De son côté, l’expert Élie Yachoui a mis l’accent sur la nécessité pour le gouvernement de réviser sa politique concernant les agences commerciales exclusives, ce qui devrait pousser les prix des biens de consommation à la baisse. Au sujet des aides et des prêts consentis au Liban après la guerre de juillet 2006 et leurs répercussions sur les rouages de l’économie nationale, Élie Yachoui a déclaré que la totalité des prêts ne sont pas parvenus au Liban, ceux-ci nécessitant l’approbation de la Chambre des députés et le vote d’un budget. Il a indiqué que les fonds transférés au Liban après le sommet de Stockholm se sont élevés à 600 millions de dollars, alors que le Liban ne profiterait que de 700 à 800 millions de dollars de dons au cours de 2007 pour ce qui est de l’argent consenti lors de Paris III. Pour ce qui est des aides accordées aux individus pour la reconstruction, il a estimé que ces indemnités n’auraient aucune répercussion au niveau de la dynamisation de l’économie nationale. Il a enfin estimé que le relèvement du salaire minimum n’est pas une solution à la crise et qu’il faillait que le gouvernement révise les politiques économiques qu’il suit.