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La comparaison de Abbas Hachem Bonaparte vs Aoun

M. Abbas Hachem, un député fort sympathique et auteur de nombreuses boutades, en a ajouté une à son palmarès mercredi, en qualifiant le général Aoun de « Napoléon Bonaparte des temps modernes ». À ses dires, Bonaparte aurait été défait par le féodalisme politique et financier, les familles et « l’armée noire », soit l’Église, alors que le général Aoun en aurait triomphé. La comparaison me paraît curieuse, d’autant plus que M. Hachem souligne lui-même la divergence : le premier aurait subi une défaite et le deuxième aurait connu une victoire. Passons sur ce détail. M. Hachem gagnerait sans doute à lire quelques références historiques sérieuses. Rappelons, à titre d’exemple, que Napoléon, ni sous le consulat ni sous l’empire, n’a restauré les privilèges de l’aristocratie, dépossédée par la Révolution. Au contraire, il a fait émerger une noblesse d’empire sans privilèges. Concernant l’aspect financier, il a favorisé une bourgeoisie puissante qui a tiré un profit financier colossal de ses conquêtes. Enfin, concernant l’Église, le concordat signé le 15 juillet 1801 plaçait quasiment l’Église de France sous le contrôle direct du gouvernement. Il n’a donc cédé ni aux « familles » ni à l’Église, mais les a assujetties à son pouvoir. D’autre part, j’ai du mal à croire que le général Aoun ait vraiment triomphé des « familles » et du féodalisme politique ou même financier, comme le prétend M. Hachem, ni même qu’il le veuille. Ainsi, on le voit allié à des dynasties qui considèrent le siège parlementaire ou ministériel comme faisant partie du patrimoine familial transmissible par héritage, tels les clans Murr, Frangié, Arslan, etc. Les relations du chef du CPL avec l’Église (maronite) ne sont certes pas au beau fixe, mais on ne peut pas prétendre qu’il l’ait soumise ! Je n’entrerai pas dans les détails des innovations législatives et institutionnelles réalisées par Napoléon. Sur ce plan, nous n’avons pas encore vu le général Aoun à l’œuvre, même pas à travers des projets de lois que son bloc aurait pu soumettre, du temps où l’Assemblée nationale se réunissait encore. N’oublions surtout pas que Napoléon fut un dictateur, que son accession et son maintien au pouvoir ne se sont opérés que par la force et que les assassinats politiques ne le rebutaient pas. Souhaitez-vous toujours maintenir votre comparaison, M. Hachem ? Edmond CHIDIAC
M. Abbas Hachem, un député fort sympathique et auteur de nombreuses boutades, en a ajouté une à son palmarès mercredi, en qualifiant le général Aoun de « Napoléon Bonaparte des temps modernes ». À ses dires, Bonaparte aurait été défait par le féodalisme politique et financier, les familles et « l’armée noire », soit l’Église, alors que le général Aoun en aurait...