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Un projet difficile pour le général Aoun

Étonnant Michel Aoun ! On croit tout savoir de lui, mais il parvient encore à surprendre. Violemment critiqué il y a encore quelques semaines par ses partenaires du 14 mars, le voilà aujourd’hui courtisé par eux, notamment par le plus virulent Walid Joumblatt. Mais il est aussi tout autant sollicité par les protagonistes du 8 mars, qui ne ratent pas une occasion de vanter son nationalisme. Toutes les parties veulent donc l’attirer vers elles, multipliant les offres alléchantes et les louanges. Mais il reste égal à lui-même, s’étant choisi une voie sans doute peu populaire mais qui, à ses yeux, est celle de la raison et de l’unité. Porteur d’un projet et d’une vision nationaux, il semble croire fermement à la nécessité de créer un pont entre les acteurs du 14 et du 8 mars, en essayant de trouver des dénominateurs communs entre eux, pour épargner au Liban de nouvelles secousses. On l’avait taxé de proaméricanisme, et bien que les responsables américains en visite au Liban consacrent à chaque fois un moment pour se rendre à Rabieh, il continue à avoir sa liberté d’action et d’opinion, poursuivant sur la ligne qu’il s’est tracée, et qui semble se résumer ainsi : éviter les discours qui interpellent les instincts, privilégier le dialogue raisonnable et préserver les chrétiens, pour préserver le Liban. Car le général Aoun semble convaincu que la communauté chrétienne au Liban doit jouer un rôle tampon entre toutes les autres composantes de la société. Son souci est donc d’éviter de trop l’impliquer dans un sens comme dans l’autre, puisqu’il est convaincu qu’en définitive aucune partie ne parviendra à éliminer l’autre et qu’un jour toutes devront se retrouver autour d’une table pour dialoguer. Cette attitude, que certains qualifient de sage et d’autres de timorée et d’inadaptée aux enjeux actuels, pourrait-elle constituer une troisième voie que beaucoup de Libanais, déboussolés par l’évolution des événements, espèrent ? Le général veut en tout cas jouer un rôle de rassembleur. Et dans le Liban d’aujourd’hui, c’est un projet ambitieux. Peut-être trop. Scarlett HADDAD
Étonnant Michel Aoun ! On croit tout savoir de lui, mais il parvient encore à surprendre. Violemment critiqué il y a encore quelques semaines par ses partenaires du 14 mars, le voilà aujourd’hui courtisé par eux, notamment par le plus virulent Walid Joumblatt. Mais il est aussi tout autant sollicité par les protagonistes du 8 mars, qui ne ratent pas une occasion de vanter son...