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Actualités - ANALYSE

ANALYSE Difficultés économiques en vue pour la Turquie en 2006

Après une forte croissance en 2005, l’économie turque risque de pâtir cette année de la lenteur de ses réformes structurelles et d’une désaffection des investisseurs des marchés émergents à la suite des hausses des taux d’intérêt dans le monde. Rebondissant après sa crise financière de 2001, la Turquie a bénéficié ces dernières années d’une hausse des liquidités mondiales et du faible loyer de l’argent ainsi que des prêts du FMI et du lancement des négociations en vue de son adhésion à l’Union européenne. Lestée par un déficit courant abyssal et un chômage élevé, la Turquie a réussi à ramener l’inflation en deçà de 8 % tout en affichant des taux de croissance plus courants chez les « tigres » asiatiques. Mais bon nombre d’économistes craignent que la conjoncture financière internationale de 2006 s’avère moins clémente pour la Turquie, au moment même où ses négociations avec l’UE entrent dans une phase délicate. Le flux de capitaux vers les marchés émergents pourrait ralentir après la série de hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale et d’éventuels tours de vis monétaires à la Banque centrale européenne et à la Banque du Japon, note Ozgur Altug, analyste chez Raymond James. « La situation mondiale sur le plan des liquidités pourrait s’avérer plus sévère et une possible fuite des capitaux hors des marchés émergents est un risque sérieux pour nos marchés financiers et les équilibres économiques », ajoute Altug. Le durcissement de la politique monétaire des trois principales Banques centrales du monde pourraient provoquer des ventes importantes d’actifs turcs, jugés plus risqués que des investissements traditionnels comme les fonds d’État américains. Les retards accusés par la mise en œuvre des réformes structurelles promises au Fonds monétaire international, notamment celle de la Sécurité sociale, pourraient également gêner les investisseurs. Le Parlement turc doit adopter la réforme de la Sécurité sociale pour que le FMI débloque la prochaine tranche du prêt de 10 milliards de dollars obtenu par Ankara. Les précédents examens de performance prévus dans le cadre de l’accord de dix milliards de dollars ont été repoussés en raison des retards des réformes économiques. Le projet de loi sur la Sécurité sociale vise à empêcher une aggravation du déficit des retraites de la Turquie qui conduirait à un effondrement du système. La réforme prévoit la réunion des trois organismes de la Sécurité sociale en une seule institution et le relèvement progressé de l’âge de la retraite.
Après une forte croissance en 2005, l’économie turque risque de pâtir cette année de la lenteur de ses réformes structurelles et d’une désaffection des investisseurs des marchés émergents à la suite des hausses des taux d’intérêt dans le monde.
Rebondissant après sa crise financière de 2001, la Turquie a bénéficié ces dernières années d’une hausse des...