Que de tournants sociopolitiques et culturels avons-nous connu avec l’arrivée insolite d’un bus au coin d’une rue, le bus de Aïn el Rommaneh, bien sûr, symbole de la naissance des événements tragiques d’avril 1975, mais également la Bosta de Ziad el-Rahbani, où les célèbres yeux de Alia évoquent, pour nous autres Libanais, la même émotion ...
Actualités - OPINION
Courrier Réactions sur «Bosta»
le 08 décembre 2005 à 00h00
Cinéma libanais, la renaissance
Que de tournants sociopolitiques et culturels avons-nous connu avec l’arrivée insolite d’un bus au coin d’une rue, le bus de Aïn el Rommaneh, bien sûr, symbole de la naissance des événements tragiques d’avril 1975, mais également la Bosta de Ziad el-Rahbani, où les célèbres yeux de Alia évoquent, pour nous autres Libanais, la même émotion poétique exquise que Les yeux d’Elsa d’Aragon.
Cette fois-ci, c’est un bus clinquant, frétillant, aux couleurs vives et pétillantes, sur lequel fleurissent les yeux de Fatima, les motifs soixante-huitards et les guirlandes pailletées, qui nous surprend en ce début de mois de décembre. Contre toute attente, ce bus vient marquer la renaissance du cinéma libanais.
Car Bosta ne vient pas simplement illustrer une nouvelle fois le sempiternel conflit des générations, cliché néanmoins joliment repris par une danse; dans cette séquence, les deux générations s’opposent et s’affrontent. Plus encore, elles se bravent. C’est là que la mariée, gracieusement, s’interpose et, par une pirouette, les réunit. Elle unit le blanc au noir, le moderne au traditionnel, le jeune au vieux, ce même jeune qui, s’adressant à son père sur un ton aussi prometteur que défiant, lui disait: «Tu verras!»
Cependant, tel n’est certainement pas la portée ultime de ce film aux ressources insoupçonnées; le thème du retour, par exemple, astucieux et récurrent, transparaît d’abord à travers le retour du personnage principal, Kamal, dans son pays d’origine; au bout de quinze ans d’exode. On relève ensuite un retour dans le passé, un passé insoutenable, inadmissible, intolérable; et le film opère enfin ce magnifique et violent retour de l’immigré, accompagné par la voix cristalline d’un long et langoureux «ooof» féminin.
Oui, c’est certain, le spectateur libanais se reconnaît tout au long de la projection ; il y reconnaît ses frustrations, ses désolations, ses impuissances, ses plaisirs, ses joies et ses désirs. Il y reconnaît aussi, surtout, cette beauté grossière de cet environnement qui est le nôtre, cru, authentique et fabuleux de richesse.
Se pose une question enfin, adressée au réalisateur, celle de connaître la raison énigmatique du choix du nom du héros (Maf’ousse), qui peut paraître plus comique que sérieusement significatif. Bosta serait-il une comédie légère et sans consistance, à l’image de ce nom burlesque, que le drame réaliste, tragique et captivant aurait rattrapé?
Maya CHEHAB
Psychologue clinicienne
Un hymne au Liban
Permettez-moi d’utiliser vos colonnes pour adresser un grand bravo à Philippe Aractingi. Son film Bosta, ce sont deux heures de plaisir et d’émotions. Les prises de vues sont du niveau des plus grands films du cinéma mondial avec des images du Liban qui vous remuent de l’intérieur. Les séquences de «dabké» et de musique sont superbes. Les acteurs sont bouleversants et les femmes sont tellement femmes, tellement belles!
Bosta, c’est un hymne à la beauté du Liban, à ses traditions et à sa modernité vibrante.
Jean RIACHI
Cinéma libanais, la renaissance
Que de tournants sociopolitiques et culturels avons-nous connu avec l’arrivée insolite d’un bus au coin d’une rue, le bus de Aïn el Rommaneh, bien sûr, symbole de la naissance des événements tragiques d’avril 1975, mais également la Bosta de Ziad el-Rahbani, où les célèbres yeux de Alia évoquent, pour nous autres Libanais, la même émotion ...
Que de tournants sociopolitiques et culturels avons-nous connu avec l’arrivée insolite d’un bus au coin d’une rue, le bus de Aïn el Rommaneh, bien sûr, symbole de la naissance des événements tragiques d’avril 1975, mais également la Bosta de Ziad el-Rahbani, où les célèbres yeux de Alia évoquent, pour nous autres Libanais, la même émotion ...
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