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Actualités - OPINION

Débat autour d’un processus susceptible de raccourcir la période de transition

Un thème récurrent sous-tend les concertations actuelles entre les diverses forces politiques locales : comment abréger la période de transition que traverse le pays et qui lui coûte beaucoup, car elle l’oblige à supporter une anomalie aberrante : la présence, dans une même Chambre, en état de survie artificielle, d’un système condamné moribond, aux côtés d’un nouveau-né dont il pompe l’air et qu’il empêche de s’épanouir, voire de s’émanciper. Il est clair que la seule issue positive tient dans le départ du régime. Une éviction qui, en pratique, ne peut pas passer par le judiciaire. Dans ce sens que pour faire révoquer le président par la Haute Cour de justice, il faudrait l’accuser soit de haute trahison, soit de violation de la Constitution soit de crimes infâmants, charges qui ne peuvent être constituées pour le moment. Il y aurait, quand même, la perspective d’un rapport Mehlis accablant. Mais même dans ce cas, il n’est pas du tout certain que le président Émile Lahoud accepte de dételer. De même, ses supporters, prenant les devants, affirment dès maintenant qu’un acte d’accusation ne suffirait pas et qu’il faudrait attendre un verdict définitif. Ce qui prendrait sans doute autant de temps qu’il reste, deux ans, pour terminer le mandat prorogé. Dans ce cas, comment réduire les dégâts du statu quo ? Il faudrait ou bien conforter la coexistence au sein de l’Exécutif, pour que l’État reste productif, en évitant les heurts. Ou bien former un gouvernement d’union nationale, en prévenant les confrontations par un accord général préliminaire. Cependant, les partisans du changement placent leurs espoirs dans une campagne de séduction lancée en direction des forces qui continuent à soutenir le maintien du régime. Il s’agirait d’un marché où moyennant des avantages politiques déterminés, ces parties changeraient leur fusil d’épaule. Mais le régime a déjà prévenu que même s’il se retrouvait tout seul, sans aucun appui, il ne céderait pas à la pression. De plus, les tractations en cours n’ont dégagé aucun arrangement pratique pour passer des limbes à la nouvelle vie, à la fondation du pays. Le général Michel Aoun ne cesse de soutenir que le problème ne réside pas dans le maintien ou le départ du régime mais dans des questions résiduelles complexes, difficiles à résoudre. Il veut signifier par là qu’il faut traiter ces questions avant d’aborder la présidentielle. Certains pensent que l’ancien président du Conseil, candidat en vue à la première magistrature, pourrait, après avoir réglé les questions qu’il évoque, persuader le président Lahoud de lui céder la place. Mais encore faudrait-il que la majorité parlementaire veuille à son tour se laisser convaincre. En tout cas, il apparaît que les vues du général Aoun et du Dr Samir Geagea sur l’abréviation de la période de transition restent fortement divergentes. Parallèlement, le tandem chiite Amal-Hezbollah reste opposé à la démission du président Lahoud et n’accepterait de l’envisager qu’à travers un accord précis sur la succession. C’est-à-dire qu’au cas où le remplaçant lui serait favorable, opposé à la 1559 et au désarmement du Hezb. Émile KHOURY

Un thème récurrent sous-tend les concertations actuelles entre les diverses forces politiques locales : comment abréger la période de transition que traverse le pays et qui lui coûte beaucoup, car elle l’oblige à supporter une anomalie aberrante : la présence, dans une même Chambre, en état de survie artificielle, d’un système condamné moribond, aux côtés d’un nouveau-né...