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TRANSPORT AÉRIEN La MEA prépare son entrée en Bourse

La compagnie aérienne nationale, détenue à 99 % par la Banque du Liban, prévoit d’entrer à la Bourse de Beyrouth cet été, selon son président Mohammed el-Hout. « Nous sommes actuellement en phase de préparation. Nous étudions le marché afin d’entrer dans les meilleures conditions possibles », a-t-il ajouté. M. Hout affirme ignorer encore la part du capital de l’entreprise qui sera ouverte au public. L’an dernier, la MEA a dégagé un bénéfice net de près de 50 millions de dollars. Selon les estimations de son président, ce chiffre devrait baisser de près de 10 millions cette année en raison de la situation politique du pays. Il fait cependant remarquer que cette performance est bien au-dessus des prévisions. Pourquoi la MEA a-t-elle besoin de lever des fonds ? « D’abord la cotation en Bourse nous permettra de mieux évaluer l’entreprise. Ensuite le fait de devoir rendre des comptes aux actionnaires induit une gestion plus transparente et plus performante de la part de la direction. Enfin cela nous permettra, si nous le souhaitons plus tard, de capitaliser l’entreprise afin de financer sa croissance, notamment l’achat de nouveaux appareils », explique M. Hout. Quant à savoir pourquoi la MEA séduirait des investisseurs boursiers, qu’ils s’agissent de particuliers ou de fonds de placement, alors qu’elle n’a pas réussi à trouver de partenaires stratégiques qui accepteraient d’entrer à son capital, la réponse de M. Hout tient en seul mot : « Le timing. » En 2000, la BDL avait chargé, en vain, des consultants de la Société financière internationale (SFI, groupe Banque mondiale) de trouver des partenaires stratégiques à la MEA. « Les réformes menées au sein de la MEA, qui lui ont permis de renouer avec les bénéfices, ont été balayées par la crise qui a touché le secteur aérien après le 11 septembre 2001 », explique M. Hout. « Aujourd’hui, le secteur se rétablit. On espère que l’été prochain les investisseurs n’auront plus de raisons d’être frileux. » Mais, assure-t-il, il ne sera jamais question de « brader » la compagnie. « La MEA est une entreprise qui fait des bénéfices. Il n’y a donc pas d’urgence, nous prendrons notre temps pour trouver des actionnaires de confiance, pas nécessairement dans le secteur privé», dit-il. Le PDG a confiance dans le potentiel de développement de la compagnie à long terme, même si la MEA ne bénéficiera plus, à partir de 2012, d’un monopole sur le marché libanais. Selon lui, la compagnie n’est déjà plus réellement en situation de monopole puisqu’elle ne contrôle que 36 % du marché. C’est le résultat de la politique de ciel ouvert décidée en 2000 par le gouvernement. S’il approuve cette libéralisation, M. Hout déplore en revanche qu’elle ne soit pas assortie de conditions de réciprocité. « Je suis pour la politique de ciel ouvert mais pas lorsqu’elle fausse les règles de la concurrence comme elle le fait aujourd’hui », indique-t-il. « Les compagnies étrangères subventionnées, notamment régionales, ont un accès à l’aéroport de Beyrouth que nous sommes loin d’avoir chez eux. » Par ailleurs, il affirme ne pas craindre la concurrence des compagnies « low cost » puisqu’elles ne se placent pas sur le même segment que celui de la MEA. Pour M. Hout, la cotation de la MEA à la Bourse de Beyrouth va de pair avec la politique du ministère des Finances qui vise à dynamiser le marché boursier local, mais pas avec celle des privatisations, annoncées par le ministre de l’Économie. Car le président de la MEA refuse de parler de privatisation en ce qui concerne sa compagnie. Sans doute pour éviter, comme ce fut le cas dernièrement, que les avions de la MEA ne fassent les frais de divers contentieux financiers en cours avec l’État libanais. « La MEA n’est pas une compagnie étatique, elle relève du code du commerce. Elle est certes majoritairement détenue par la Banque du Liban, mais les 1 % restants sont détenus par des actionnaires privés », se plaît-il à répéter. Sahar AL-ATTAR

La compagnie aérienne nationale, détenue à 99 % par la Banque du Liban, prévoit d’entrer à la Bourse de Beyrouth cet été, selon son président Mohammed el-Hout. « Nous sommes actuellement en phase de préparation. Nous étudions le marché afin d’entrer dans les meilleures conditions possibles », a-t-il ajouté. M. Hout affirme ignorer encore la part du capital de l’entreprise...