Caméra rapprochée Christian Slater, un acteur en disgrâce

Que retenir de la carrière de Christian Slater, de cet acteur peut-être trop vite catalogué « éternel jeune premier » et qui n’a pas su tirer profit de son physique singulier ? Sa notoriété, il la doit surtout grâce au Nom de la rose, le meilleur film de toute sa carrière, son premier d’ailleurs. Dirigé par Jean-Jacques Annaud, il incarne un jeune moine copiste aux côtés de Sean Connery. Dès lors, l’acteur se fait malheureusement plus remarquer dans la rubrique « faits divers » que sur grand écran. Il apparaît pourtant par-ci par-là dans quelques longs-métrages plutôt légers mais qui reflètent néanmoins un certain talent. Rappelons-nous notamment sa performance dans la décapante comédie pour ados Pump Up the Volume où il incarnait un DJ pirate, mais aussi True Romance, un film de Tony Scott (coécrit par Quentin Tarantino) et dans lequel Slater jongle habilement et brillamment entre faiblesse et force. Les beaux jours s’arrêtent cependant là pour un acteur qui semble surtout abonné aux bonnes grosses daubes hollywoodiennes, un acteur qui ne parvient pas à se frayer un chemin lorsqu’il a la chance de partager l’affiche avec Brad Pitt et Tom Cruise (Interview With the Vampire). Ces deux dernières années ne sont pas plus folichonnes. Après le désastreux et ridicule Churchill : the Hollywood Years (certainement sa plus mauvaise interprétation), il réitère dans les films catalogués « série B » en incarnant le rôle d’un prêtre dans le très lisse et inodore The Good Shepherd. Son seul espoir, Tarantino, spécialisé dans le sauvetage des acteurs en pleine traversée du désert… D.D.