La déclaration ministérielle du gouvernement est sans doute riche d’idées et de jolies promesses. Les sujets présentés couvrent un large éventail de défis dans les domaines politiques, sociaux et économiques. Certes, le problème frontalier avec la Syrie porte un caractère d’urgence vu l’importance économique directe et indirecte des liaisons terrestres. Suivant la huitième section de la déclaration, le gouvernement se montre conscient de la gravité de la situation économique générale. Peut-il exécuter ses promesses moyennant les instruments dont il dispose en une courte période de temps ? La confiance des députés ne constitue qu’un point de départ pour une exécution correcte et rapide des politiques. Trois exemples significatifs tirés d’économies relativement petites se...
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TRIBUNE Les promesses du gouvernement sont-elles exécutables?
Par G. Hobeika Louis , le 03 août 2005 à 00h00
Par Louis G. Hobeika*
La déclaration ministérielle du gouvernement est sans doute riche d’idées et de jolies promesses. Les sujets présentés couvrent un large éventail de défis dans les domaines politiques, sociaux et économiques. Certes, le problème frontalier avec la Syrie porte un caractère d’urgence vu l’importance économique directe et indirecte des liaisons terrestres. Suivant la huitième section de la déclaration, le gouvernement se montre conscient de la gravité de la situation économique générale. Peut-il exécuter ses promesses moyennant les instruments dont il dispose en une courte période de temps ? La confiance des députés ne constitue qu’un point de départ pour une exécution correcte et rapide des politiques. Trois exemples significatifs tirés d’économies relativement petites se présentent :
– Israël souffrait avant 1985 de graves problèmes économiques se caractérisant par une forte inflation, un secteur public large et inefficace et une Banque centrale fortement dépendante du gouvernement et qui imprimait la monnaie pour financer les dépenses publiques. En 1985, le gouvernement israélien adoptait un programme sévère de stabilisation économique qui porte aujourd’hui de grands fruits. Israël avait en effet adopté un taux de change libre, accepté la libre circulation des capitaux et exécuté une reforme fiscale rapide et complète. Suite à 20 ans d’efforts et de sacrifices, les résultats ont dépassé toutes les espérances. Le taux de croissance est passé de 1,3 % en 2003 à 4,3 % en 2004 et à 3,7 % cette année. Le taux de chômage est passé de 10,8 % en 2003 à 9,8 % en 2005. La dette publique en pourcentage du PIB est passée de 107,4 % en 2003 à 103,8 % cette année. Les réserves monétaires sont passées de 23,3 milliards de dollars en 2000 à 26,4 en 2005. Les taux d’intérêt ont baissé ainsi que le taux d’inflation. Certes, Israël reçoit d’énormes aides des États-Unis, mais il les investit intelligemment dans l’économie, surtout dans les secteurs technologiques et de l’éducation. De notre côté, nous avons gaspillé une partie des ressources de Paris II et avons gelé les réformes nécessaires et promises à toute la communauté internationale. Sommes-nous prêts actuellement au Liban à faire autant de sacrifices pendant de nombreuses années pour sauver notre pays ?
– Le deuxième modèle n’est autre que celui de l’Irlande qui a réalisé durant la période 1991-2001 des taux de croissance annuels de l’ordre de 6,4 %, lui permettant d’entrer en convergence avec la moyenne de l’Union européenne. Le taux de chômage est tombé de 15 % a 4 %. L’Irlande avait adopté des réformes complètes ouvrant son économie au monde extérieur et pratiquant une politique fiscale très restrictive. Le taux de la dette publique est tombé de 100 % du PIB en 1988 à 36 % en 2001, lui permettant de donner des avantages fiscaux aux nouveaux investisseurs. L’Irlande a investi dans le secteur technologique, ce qui lui a permis de réussir jusqu’à l’an 2000 (profitant aussi de la baisse de l’euro). À cause de la chute internationale du secteur des nouvelles technologies et de la hausse progressive du taux de change de l’euro, l’Irlande s’adapte intelligemment à une croissance économique faible sans nuire au chômage et au progrès social. Cette gestion économique prudente permet au pays d’avancer même dans des conditions défavorables. Peut-on espérer une gestion publique pareille au Liban ?
– Les pays du Golfe membres du CCG bénéficient d’une croissance à des taux très modestes, bien au-dessous de leur potentiel. Leurs gouvernements travaillent pour diversifier leurs économies, alléger le poids et le rôle du secteur public, renforcer leurs institutions, moderniser les lois du travail, reformer l’Administration et encourager la concurrence dans tous les secteurs, surtout financier. Les pays du CCG ont l’intention de réaliser une union monétaire avant l’an 2010 moyennant une monnaie unique et une Banque centrale commune et indépendante. La volonté claire et le sérieux du travail leur permettront de réaliser leur programme ambitieux commun. Sommes-nous prêts au Liban a travailler autant pour réaliser nos objectifs ?
(*) Professeur d’économie et de finances à la NDU-Louaizé.
Par Louis G. Hobeika*
La déclaration ministérielle du gouvernement est sans doute riche d’idées et de jolies promesses. Les sujets présentés couvrent un large éventail de défis dans les domaines politiques, sociaux et économiques. Certes, le problème frontalier avec la Syrie porte un caractère d’urgence vu l’importance économique directe et indirecte des liaisons terrestres. Suivant la huitième section de la déclaration, le gouvernement se montre conscient de la gravité de la situation économique générale. Peut-il exécuter ses promesses moyennant les instruments dont il dispose en une courte période de temps ? La confiance des députés ne constitue qu’un point de départ pour une exécution correcte et rapide des politiques. Trois exemples significatifs tirés d’économies relativement petites se...
La déclaration ministérielle du gouvernement est sans doute riche d’idées et de jolies promesses. Les sujets présentés couvrent un large éventail de défis dans les domaines politiques, sociaux et économiques. Certes, le problème frontalier avec la Syrie porte un caractère d’urgence vu l’importance économique directe et indirecte des liaisons terrestres. Suivant la huitième section de la déclaration, le gouvernement se montre conscient de la gravité de la situation économique générale. Peut-il exécuter ses promesses moyennant les instruments dont il dispose en une courte période de temps ? La confiance des députés ne constitue qu’un point de départ pour une exécution correcte et rapide des politiques. Trois exemples significatifs tirés d’économies relativement petites se...
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