Échos de Syrie Privatisation de la gestion des Aciéries de Hama

Par Jihad YAZIGI Le gouvernement syrien a privatisé pour la première fois la gestion d’une entreprise publique. Les Aciéries de Hama, une filiale de l’Organisation générale des industries d’ingénierie (GOEI), qui dépend elle-même du ministère de l’Industrie, va être cédée à la compagnie autrichienne al-Hareth. Les Aciéries de Hama ont réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de livres syriennes en 2004 et des bénéfices après impôts de 277 millions de livres syriennes. Elles sont l’une des plus grandes entreprises du secteur public. Elles ont toutefois besoin d’une injection importante de capital pour augmenter leur capacité de production. C’est la raison pour laquelle l’opération a eu lieu. Le GOEI a lancé un appel d’offres pour confier la gestion des Aciéries de Hama, ainsi que celle de trois autres compagnies, à des sociétés privées. Cette politique a été décidée pour éviter la privatisation en bonne et due forme, qui reste taboue en Syrie. Aucun accord n’avait été conclu jusqu’à présent avec une société privée invitée à réaliser des investissements dans des filiales du GOEI ou d’autres organisations industrielles publiques. Al-Hareth est, en fait, enregistré en Autriche, mais ses propriétaires sont basés en Moldavie. Al-Hareth était en concurrence avec deux compagnies turques. Le contrat porte sur 15 ans au cours desquels al-Hareth est appelée à investir 53 millions de dollars afin d’augmenter la capacité de production de billes d’acier à 410 000 tonnes par an, contre 60 000 tonnes en 2004. La production de tuyaux d’acier devrait également être portée à 50 000 tonnes par an. Au départ, le GOEI devait obtenir une part des bénéfices des Aciéries. Finalement, il encaissera 7 % du chiffre d’affaires de la compagnie. Al-Hareth s’est par ailleurs engagée à conserver tout le personnel qui était en place au moment de la signature du contrat, à former les employés et à restituer les équipements en bon état à l’issue de la période contractuelle. En coopération avec :The syria report