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Actualités - OPINION

Le deuil des libertés publiques

Rarement, dans l’histoire contemporaine du pays, une date aura imprégné l’esprit des Libanais d’autant d’amertume, de dégoût, de frustration, déclenchant par là-même une nausée nationale, à l’adresse de tous ceux qui, sciemment ou simplement par omission, ont fait que le 7 août rejoigne les jours noirs d’un calendrier à l’envers des mutations normales dans une société aussi riche que la société libanaise. L’impunité audacieuse et déclarée peut bien constituer le titre général sous lequel s’insère toute une culture de caravanes qui passent. Ainsi, le deuil du 7 août ne s’est-il pas limité au carnage systématique des libertés publiques, mais encore a-t-il touché le cœur du Liban, dans sa jeunesse. Or, quand le défunt n’a pas soufflé ses printemps, la tristesse est plus grande, l’émoi est plus fort, et c’est justement la raison pour laquelle le requiem perdure toujours. Les jeunes du Liban n’ont pas fait leur deuil ! Que les revendications des manifestants ce jour de triste mémoire aient été défendables ou pas, valables ou démesurées, opportunes ou mal placées, ne change en aucune façon l’image que le pouvoir a voulu donner de lui-même. À un moment de l’histoire de cette région du monde où il est question de réformes, de démocratisation, de droits de l’homme (toute réserve faite quant aux évangélistes qui en prônent l’adoption), le Liban change de cap, faisant fi de sa propre histoire, comme si tout avait commencé en 1990 ! Cest comme si l’on fermait la porte aux aspirations réformistes. C’est comme si le message du 7 août était délibérément un message d’exclusion à l’adresse des jeunes qui, en vertu d’une réalité purement biologique, seront amenés un jour à prendre la relève, ou peut-être, si la cadence continue en chute libre, à repartir de zéro. Dans ses propos sur l’éducation, Alain écrivait : « On dit que les nouvelles générations seront difficiles à gouverner. » Avant de renchérir : « Je l’espère bien ! » Ziyad BAROUD Avocat
Rarement, dans l’histoire contemporaine du pays, une date aura imprégné l’esprit des Libanais d’autant d’amertume, de dégoût, de frustration, déclenchant par là-même une nausée nationale, à l’adresse de tous ceux qui, sciemment ou simplement par omission, ont fait que le 7 août rejoigne les jours noirs d’un calendrier à l’envers des mutations normales dans une société...