Le printemps est bel et bien là en ce 4e mois de la 4e année du millénaire. Alors, pour célébrer la nouvelle saison, que des nouveautés ! Fait divers tragique, fresque chinoise et courses hippiques sont au programme des parutions DVD. Jane Birkin, Moby (eh oui, c’est bien lui) et Harry Connick Jr le sont côté musique. Quant au «Goût des autres» cette semaine, c’est celui de l’avocat-écrivain Alexandre Najjar qui nous est confié. Avec une quinzaine de livres publiés à son actif, dont le dernier, «Le mousquetaire», en janvier dernier chez Plon et le prochain à la rentrée littéraire, Alexandre Najjar est un de nos plus célèbres auteurs. Derrière ce jeune homme de 37 ans se cache un personnage enclin à la nostalgie de son adolescence, oscillant entre Brel, Dire Straits, Renaud et Charlie Chaplin. Une autre facette de l’écrivain, à découvrir. Et n’oubliez pas, en avril, ne vous découvrez pas d’un… Les cédés Jane Birkin Rendez-vous En 1998, À la légère marquait le début d’une longue aventure musicale entre Jane Birkin et des gens comme Daho, Souchon ou encore Miossec. Six ans après, l’ex-fan des sixties, marquée à jamais du sceau gainsbourien, réitère l’expérience. Elle a pris les mêmes… d’autres et a recommencé. Rendez-vous, c’est donc une série de duos qui s’envolent sur des compositions originales et des reprises déroutantes. Avec Brian Molko de Placebo, Beth Gibbons de Portishead, Paolo Conte, mais aussi Alain Chamfort, Françoise Hardy, Mickey 3d et Manu Chao. Cela donne 14 titres magnifiques, dont Je m’appelle Jane, Pour un flirt avec toi revisité par Miossec, Surannée concocté par Biolay et chanté avec Françoise Hardy et le magnifique In Every Dream Home a Heartache où la voix cristalline de Birkin donne Rendez-vous à la sombre mélopée électronique de Brian Ferry. Sublime ! aLes DVDElephant Gus Van Sant Palme d’or et grand prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2003, Elephant est un film où Gus Van Sant, le réalisateur de My Own Private Idaho, renoue avec un cinéma radical et personnel. Sans jamais proposer d’explication psychologique au drame qui s’est déroulé dans l’établissement de Columbine, Gus Van Sant nous offre un long-métrage sublime et fascinant… Elephant a été tourné quasiment sans scénario et avec de vrais lycéens, et pose les faits de manière froide, à la limite du clinique. On y voit donc Elias, Nate, Nicole, Jordan, Brittany et les autres croiser impassiblement la route d’Alex et Eric, qui préparent un des massacres les plus sanglants et absurdes de l’histoire des États-Unis. Le bleu du ciel et la verte pelouse confèrent une tranquillité inquiétante à ce lieu qui provoque chez le spectateur un sentiment intense de malaise. Le récit va crescendo et l’épilogue donne froid dans le dos. Un film à visionner absolument et de toute urgence. Voodoo Child Baby Monkey Il y a des artistes qui aiment se cacher derrière des pseudos pour faire autre chose, se lancer dans de nouvelles aventures. C’est en 1996 que l’on entend parler pour la 1re fois de Voodoo Child avec un album intitulé The End of Everything. Un genre de musique pour les jeunes-qui-ont-envie-de-danser. Derrière ce nom étrange (rien à voir avec le titre éponyme de l’album de Jimi Hendricks) se cache un des musiciens les plus célèbres de la planète. Il s’agit de Moby, qui a opté pour un « nom de scène » pour son projet «dance». Cela faisait donc 8 ans qu’il n’avait rien produit dans le genre, et c’est après la tournée de son album 18 qu’il a retrouvé l’envie de composer un nouvel album aux rythmes percutants et aux accords d’inspiration transe. Même si on sent la touche Moby, Baby Monkey est un opus intéressant. Hero Zhang Yimou Il y a deux mille ans en Chine, le roi de Qin fait tout pour régner en maître absolu sur ses sept royaumes. Des chevaliers ont déjà tenté de l’éliminer, et le roi a promis une large récompense à celui ou celle qui arrivera à les tuer. Or un jour, arrive un mystérieux combattant, Sans Nom, qui apporte au roi l’arme de chacun de ces redoutables chevaliers. Il les a tous supprimés. Le roi, curieux d’en savoir plus, demande à Sans Nom de lui conter en détails sa rencontre avec chacun de ces chevaliers… Hero, qui n’est pas sans rappeler Ran ou Couching Tiger, Hidden Dragon, est avant tout une intrigue à tiroirs, captivante. Le réalisateur a su avec talent mêler film d’action et fresque historique, sur fond d’arts martiaux. Jet Li, Tony Yeung et Maggie Cheung, impressionnants et talentueux, offrent au film une magie cinématographique que l’on ne retrouve plus aujourd’hui que très rarement. Un moment de grâce aux décors et costumes magnifiques. Harry Connick Jr Only You Au commencement, il y avait Harry Connick Jr, « Monsieur reprises de standards jazzy », puis vinrent Bryan Ferry, Rod Stewart et Robbie Williams qui ont décidé eux aussi de s’amuser dans la catégorie crooner façon Sinatra. Si Connick Jr n’a plus ce monopole, il n’en reste pas moins l’un des plus talentueux du genre… Dans son nouvel album, le jeune crooner revisite les années 50 et 60 en égrenant une douzaine de ballades enregistrées dans les studios mythiques de Capitol à Hollywood. Connick Jr, que l’on voit parfois au cinéma, a repris une flopée de classiques, dirigé l’orchestration et même emprunté le piano de Nat King Cole. Cela donne au final un disque romantique où l’on retrouve des tubes tels Save the Last Dance for Me, All These Things ou My Prayer… un moment de vrai bonheur. Seabiscuit Gary Ross Que ceux qui aiment le cheval, les courses et autres concours hippiques se lèvent ! Les autres peuvent rester couchés. Seabiscuit n’est qu’un énième film technique bien maîtrisé et édulcoré à souhait. Malgré la présence de Jeff Bridges et Tobey Maguire (Spiderman teint en roux !), le scénario alléchant, l’image et le son impeccables, Seabiscuit ne révèle aucune trace d’émotion. Pas la moindre. Et c’est bien dommage car l’histoire, plusieurs fois traitée, était prometteuse. Au début du XXe siècle, trois hommes, Charles Howard, un riche vendeur de voitures, Red Pollard, un jeune jockey sans le sou, et Tom Smith, un entraîneur de chevaux, vont voir leurs chemins se croiser. Ils vont se lancer dans la course de chevaux et imposer au milieu un étalon considéré comme difficile et irrattrapable, Seabiscuit. À force de foi et de persévérance, le cheval, monté par Pollard, va devenir une des montures les plus appréciées du public… Inspiré d’une histoire vraie. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MÉDÉA AZOURI HABIB