Les Américains restent attachés au processus pourtant centenaire de sélection des candidats à l’élection présidentielle en dépit de sa complexité, de son coût et de l’importance démesurée qu’il accorde à deux petits États.
Pour l’élection du 2 novembre, une quarantaine de primaires et une dizaine de caucus (assemblées électorales) devront départager au cours d’un marathon de consultations neuf candidats démocrates, dont un seul affrontera le président républicain sortant George W. Bush, seul représentant de son parti.
Utilisées pour la première fois en 1904 en Floride, les primaires permettent de désigner à bulletin secret un des candidats à l’investiture de sa formation.
À chacun d’eux est ensuite attribué, proportionnellement à ses résultats, des délégués qui le représenteront lors de la convention du parti, étape ultime de la sélection du candidat dans la course à la Maison-Blanche.
« Ce processus fait partie de l’histoire, c’est une tradition. Personne ne souhaite vraiment un changement », explique le professeur Eric Davis, qui enseigne les sciences politiques à l’université de Middlebury (Vermont). « La population et les politiciens aiment le système tel qu’il est maintenant », ajoute-t-il, en soulignant les imperfections et le coût pour les candidats et les États. Sept d’entre eux ont déjà fait savoir qu’ils ne pourraient assumer le poids de cette dépense.
Les primaires, dont les premières ont lieu dès janvier, imposent ainsi une campagne électorale particulièrement soutenue pendant environ dix-huit mois, un record mondial détenu par les États-Unis et que semble apprécier l’électorat américain.
« La population veut voir les candidats dans la course pendant une longue période, observer leurs erreurs éventuelles et évaluer leur personnalité », note le politologue John Jay Douglas, de l’université du Texas.
Autre « imperfection » : les primaires accordent une importance jugée aujourd’hui démesurée à deux petits États, l’Iowa et le New Hampshire.
Dans l’Iowa, la consultation prend la forme d’un caucus, autrement dit des centaines d’assemblées électorales qui permettent de désigner publiquement les délégués dont le nombre constitue un baromètre du poids politique de chaque candidat.
Le New Hampshire organise traditionnellement la première primaire et conserve jalousement ce privilège qui lui donne une importance politique de premier plan. « Ces deux États sont non seulement petits, mais ils ne sont pas représentatifs. Ils n’ont pas de grandes zones urbaines, pas de minorités et ne ressemblent pas au reste des États-Unis », observe Eric Davis. Dans les deux cas, souligne le professeur Douglas, « les candidats bénéficient d’une grande publicité dès le début, les gens commencent à les entendre, à faire connaissance avec eux, et ils en profitent pour diffuser leurs idées au sein de l’électorat ».
Le résultat de ces deux premiers tests n’est pas non plus révélateur de l’issue de l’élection, et généralement un ou deux candidats abandonnent la course en cas de mauvais résultats dans ces deux États ou si leurs caisses sont vides.
En 2000, George W. Bush n’a remporté ni l’Iowa ni le New Hampshire, mais a commencé à décoller en Caroline du Sud, en se détachant de ses rivaux républicains.
En dépit du large consensus existant pour le maintien en l’état du système de sélection des candidats, des voix se font entendre en vue de certaines modifications.
L’organisation The Reform Institute prône ainsi la multiplication des primaires « ouvertes » pour l’ensemble des États-Unis, qui permettent à tout citoyen d’y participer, quelle que soit son appartenance politique.
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Les Américains restent attachés au processus pourtant centenaire de sélection des candidats à l’élection présidentielle en dépit de sa complexité, de son coût et de l’importance démesurée qu’il accorde à deux petits États.
Pour l’élection du 2 novembre, une quarantaine de primaires et une dizaine de caucus (assemblées électorales) devront départager au cours d’un marathon de consultations neuf candidats démocrates, dont un seul affrontera le président républicain sortant George W. Bush, seul représentant de son parti.
Utilisées pour la première fois en 1904 en Floride, les primaires permettent de désigner à bulletin secret un des candidats à l’investiture de sa formation.
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