Actualités - BIOGRAPHIE
La bête noire du régime chinois
le 19 mai 2000 à 00h00
Bête noire de Pékin pour ses vues indépendantistes, Chen Shui-bian s’est bâti une forte popularité, consacrée par son élection historique à la présidence. Né dans une famille très pauvre dans le sud de Taïwan, il accède en 1994 à la tête de la mairie de Taipei où il bénéficie d’un fort soutien de la population pour son combat contre la corruption, la délinquance, et... les embouteillages. Bon orateur, il touche aussi les Taïwanais en prouvant son attachement à sa femme, paralysée des deux jambes après avoir été renversée, dans des conditions mystérieuses, par un camion alors qu’il faisait campagne en 1985. Mais, en dépit de cette popularité, il n’est pas été réélu en 1998, probablement en raison de sa précipitation et de son intransigeance sur certaines réformes, notamment lorsqu’il s’est attaqué à l’industrie du sexe dans la capitale. Certains lui en ont également voulu d’avoir favorisé la séparation entre Taïwanais de souche et ceux nés sur le continent et arrivés sur l’île après avoir fui les forces communistes victorieuses en 1949 à Pékin. M. Chen est Taïwanais de souche, le seul parmi les trois principaux candidats à l’élection présidentielle à être né dans l’île. Sa défaite à la mairie de Taipei ne l’a pas empêché d’être nommé candidat de son parti, le Parti démocratique et progressiste (DPP), pour le scrutin présidentiel, tant sa popularité est resté grande dans l’île. Brillant avocat, M. Chen s’est forgé une réputation d’homme intègre en combattant la corruption entourant le Kuomintang (KMT, au pouvoir depuis 1949) en tant que député de 1989 à 1994 et conseiller municipal à Taipei de 1981 à 1985. Condamné à un an de prison en 1985 pour un article, jugé diffamatoire par le pouvoir, publié dans le magazine d’opposition Formosa, il passera huit mois derrière les barreaux. C’est probablement là que Pékin aurait aimé le revoir, tant est forte l’hostilité de la Chine à l’encontre de quiconque à Taïwan prône l’indépendance de l’île. Or les statuts du DPP se réfèrent explicitement à un référendum sur l’indépendance de Taïwan, casus belli pour les autorités chinoises. Pékin a averti Taïwan à plusieurs reprises que son indépendance signifierait la guerre. Pour Pékin, Taïwan est une province rebelle destinée à être inéluctablement réunifiée à la «mère patrie». Conciliant, M. Chen a mis de l’eau dans son vin après l’élection en prônant le dialogue avec Pékin et affirmant qu’un référendum sur l’indépendance n’était pas d’actualité.
Bête noire de Pékin pour ses vues indépendantistes, Chen Shui-bian s’est bâti une forte popularité, consacrée par son élection historique à la présidence. Né dans une famille très pauvre dans le sud de Taïwan, il accède en 1994 à la tête de la mairie de Taipei où il bénéficie d’un fort soutien de la population pour son combat contre la corruption, la délinquance, et... les...
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