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Actualités - CHRONOLOGIE

Isabelle Huppert, épouse secrète de Louis XIV

Isabelle Huppert, en compétition à Cannes pour la treizième fois avec Les destinées sentimentales d’Olivier Assayas, regrette que son autre film d’époque, Saint-Cyr de Patricia Mazuy, présenté le même jour dans la section Un Certain Regard, ne soit pas en course pour la Palme d’or. «Cela aurait été mieux qu’il y soit, c’est clair», dit-elle à l’AFP. Il n’y a que deux réalisatrices en compétition, «ne serait-ce que pour ça, cela aurait été bien et, en plus, comme c’était un film réussi d’une réalisatrice de talent, elle y avait sa place». L’actrice, qui a obtenu le prix d’interprétation à Cannes en 1978 pour Violette Nozière, a été membre du jury en 1984, puis maîtresse de cérémonie il y a deux ans. Cette année, elle présidait le colloque sur «le cinéma à venir» qui a réuni des cinéastes de tous les horizons en lever de rideau au Festival 2000. En bibi et robe corsetée d’avant-guerre pour Olivier Assayas ou en falbalas grand siècle pour Patricia Mazuy, Isabelle Huppert attribue le renouveau du film d’époque au «besoin qu’éprouvent les cinéastes de se replonger dans le passé pour mieux parler du présent. En cernant de plus près les contraintes passées, on peut mieux mesurer le trajet parcouru». «Mme de Maintenon a cette utopie, cet espoir d’affranchir ses filles, de les rendre libres et puis très vite c’est l’échec, le déclin, la peur de l’enfer et du diable. Il y a toujours un revers à la médaille de la grandeur et de l’ambition», dit Isabelle Huppert. «Souvent, les intrégrismes adviennent au départ au nom d’un idéal et l’idéal est totalement perverti». L’actrice ignorait l’histoire de Saint-Cyr. «Je pense, dit-elle, que dans le public il y a cette ambiguïté fondée. En général on pense à Saint-Cyr de Coëtquidan. Au fond, la confusion militaire est exacte car l’école de Mme Maintenon ressemble à un camp militaire retranché». Au Festival d’Avignon L’épouse secrète de Louis XIV compare son personnage à Dracula : «Elle suce l’énergie, la fragilité, la candeur de ces enfants. Elle se nourrit de tout ça parce qu’en même temps elle en a peur. Elle entrevoit des modèles de petites filles, pas des petites filles modèles, qui sont peut-être ce qu’elle a rêvé d’être et qu’elle a toujours eu peur d’être». Le tournage a été plutôt «difficile, assez dur thermiquement. Il faisait froid. Patricia Mazuy a insisté beaucoup sur la rudesse de l’époque. Saint-Cyr a été construit sur des terrains insalubres, les petites filles tombaient malades les unes après les autres. Il y a une sorte de métaphore, dans ce côté malsain des sols. Ce n’est pas un film qu’on a tourné dans la soie et le confort». À 47 ans, la rousse actrice, que l’on n’avait jamais autant vu en couverture des magazines, vient de terminer en Suisse le tournage de Merci pour le chocolat, le 52e film de son réalisateur fétiche Claude Chabrol, dans lequel elle joue Mika, «PDGère» des chocolats Muller, au côté de Jacques Dutronc. On l’a vue coup sur coup à l’écran dans La fausse suivante et dans La vie moderne depuis le début de l’année. Au théâtre, elle va se glisser dans la peau d’un autre personnage mythique, celui de Médée, qu’elle interprétera le 12 juillet dans la Cour des Papes, au Festival d’Avignon. Elle commence vendredi les répétitions de la pièce mise en scène par Jacques Lassalle, qui sera créée auparavant à Vérone, en Italie, début juillet.
Isabelle Huppert, en compétition à Cannes pour la treizième fois avec Les destinées sentimentales d’Olivier Assayas, regrette que son autre film d’époque, Saint-Cyr de Patricia Mazuy, présenté le même jour dans la section Un Certain Regard, ne soit pas en course pour la Palme d’or. «Cela aurait été mieux qu’il y soit, c’est clair», dit-elle à l’AFP. Il n’y a que deux...