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Actualités - CHRONOLOGIE

Maroc La liberté recouvrée de cheikh Yassine devrait apaiser les islamistes

La liberté recouvrée d’Abdessalam Yassine, annoncée mardi soir par le ministre de l’Intérieur Ahmed Midaoui, devrait apaiser une mouvance islamiste marocaine assez revendicative, et notamment son aile la plus radicale que représente le vieux chef islamiste. Mais la résolution de ce dernier grand dossier des droits de l’homme au Maroc, estiment les observateurs dans la capitale marocaine, pourrait également apaiser les craintes suscitées dans la société civile par les atteintes à la liberté d’expression dont plusieurs journalistes et publications ont été récemment victimes. Chez les islamistes modérés du Parti de la justice et du développement (PJD) – les seuls à être actuellement représentés au Parlement, on soulignait mercredi que la détention d’Abdessalam Yassine était de plus en plus en contradiction avec l’État de droit et la «nouvelle conception de l’autorité» prônés par le jeune souverain Mohammed VI. «Désormais, a déclaré Mustapha Ramid, un des 12 députés du PJD, seuls les tribunaux et non plus le pouvoir administratif doivent pouvoir statuer et trancher lorsque la loi est transgressée». Satisfait, Mustapha Ramid a cependant déclaré qu’un certain nombre d’islamistes, qu’il considère comme des détenus politiques, devraient être libérés «afin de compléter l’édifice». Chez les militants de l’association al-Adl wa al-Ihssane (Justice et Bienfaisance) que dirige Abdessalam Yassine, la satisfaction était naturellement à son comble, mais on attendait la conférence de presse que doit donner samedi le leader religieux pour se prononcer sur l’avenir. Sa fille Nadia, porte-parole officieuse de l’association, a cependant affirmé que son père «ne fera sûrement rien pour enfreindre la loi». Une manière d’indiquer, estiment les observateurs, que les avertissements du ministre de l’Intérieur, qui ont accompagné mardi l’annonce de cette libération, avaient été d’autant mieux compris que le vieux chef islamiste, une première fois libéré en décembre 1995, avait été presque immédiatement replacé en résidence surveillée après un prêche jugé à l’époque trop virulent par les autorités. Cette «libération» d’Abdessalam Yassine, notent les observateurs, est intervenue le jour même où les journalistes marocains ont observé une heure de grève et porté un brassard rouge à l’initiative du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) pour dénoncer les récentes atteintes à la liberté de la presse, notamment caractérisées par plusieurs saisies de journaux et la condamnation de deux journalistes à ne plus exercer leur métier pendant plusieurs mois. Dans ce contexte, plusieurs journalistes, en privé, on vu dans la liberté recouvrée d’Abdessalam Yassine une volonté d’apaisement du pouvoir qui pourrait, espèrent-ils, concerner également la presse. Les deux journalistes condamnés ont fait appel, un nouveau procès en diffamation – cette fois-ci contre l’hebdomadaire Le Journal – s’ouvre en principe le 24 mai à Casablanca et chacun attend aujourd’hui avant de vraiment pouvoir se prononcer, en gardant en mémoire le fait que le ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité, pour tout citoyen, de «respecter la loi et les institutions sacrées du pays».
La liberté recouvrée d’Abdessalam Yassine, annoncée mardi soir par le ministre de l’Intérieur Ahmed Midaoui, devrait apaiser une mouvance islamiste marocaine assez revendicative, et notamment son aile la plus radicale que représente le vieux chef islamiste. Mais la résolution de ce dernier grand dossier des droits de l’homme au Maroc, estiment les observateurs dans la capitale...