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Actualités - CHRONOLOGIE

Le fantôme de Foday Sankoh plane sur Freetown

Depuis qu’il a disparu de sa résidence de 56 Spur Road sur les hauteurs de Freetown le 8 mai dernier, les rues en pente de la capitale sierra-léonaise bruissent de rumeurs contradictoires sur le sort de Foday Sankoh, le chef du Front révolutionnaire uni (RUF). Selon les versions circulant dans la presse et parmi la population, celui dont les combattants se sont fait connaître mondialement par leur sinistre pratique de l’amputation des civils, serait, au choix, mort d’une crise cardiaque en fuyant dans la brousse, parti à l’étranger négocier un lot de diamants ou protégé de la fureur des habitants de Freetown par l’Onu. Une assertion qui a contraint l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Oluyemi Adeniji, à déclarer lors d’une conférence de presse que la Minusil, la force de paix de l’Onu, n’avait aucun contact avec lui et que Foday Sankoh n’était pas, comme certains le prétendent, caché dans son bureau. Nul ne sait ce qu’est devenu le chef de guerre sierra-léonais depuis qu’une foule de civils en colère a pris d’assaut sa grande maison de Spur Road, à l’ouest de la ville, où il vivait entouré de gardes du corps et de partisans. «C’est la question à un million de dollars», répond Steven, un jeune chauffeur de taxi, lorsqu’on l’interroge. «J’espère en tout cas s’il est toujours vivant que le Dieu tout puissant ne lui permettra plus de détruire cette terre de paix». Mort ou vivant, l’ancien caporal de l’armée sierra-léonaise, devenu chef d’un des plus sanguinaires mouvements de guérilla africain, hante toujours Freetown. La photo du petit homme barbu, vêtu d’une ample chemise à parements blancs et gris, bonnet de laine vissé sur le crâne, fait quotidiennement la une de la presse locale, qui le présente quasimment comme le diable. «Dirigeant rebelle démoniaque», «Monstre», «Tueur psychopathe», «diable incarné», «Hitler de la Sierra Leone» sont quelques-unes des épithètes que lui accolent les quelques douze tabloïds sierra-léonais réduits, vu la situation, à quatre pages mal imprimées. Depuis que Sankoh a disparu, les autorités de Freetown et les journaux se déchaînent aussi sur son train de vie supposé luxueux et le trafic de diamants dans lequel il serait impliqué. Les journaux sont pleins de détails sur «les 2 134 diamants qu’il a reçus entre le 2 octobre 1999 et le 11 janvier, valant des millions de dollars», «l’ordinateur Gateway 2000 qu’il possédait chez sa concubine Sénégalaise», ses accords secrets passés avec des hommes d’affaires britanniques, israeliens et sud-africains pour l’exportation illégale de diamants, etc. Sur le sort réel du chef du RUF, les quotidiens sierra-léonais se contentent de publier les informations de la police locale affirmant qu’elle mène l’enquête, sans se prononçer sur le fait de savoir si l’ancien caporal Sankoh est en vie ou dans le royaume des morts. Un seul, le Salone Times, qui affiche comme devise «Le journal que vous pouvez croire», prend pourtant parti en écrivant abruptement : «Les Sierra-Léonais peuvent maintenant célébrer la paix. Sankoh est maintenant à sa vraie place, l’enfer, où il a reçu un vibrant accueil de Satan et de son entourage pour avoir été un de ses plus fervents supporters».
Depuis qu’il a disparu de sa résidence de 56 Spur Road sur les hauteurs de Freetown le 8 mai dernier, les rues en pente de la capitale sierra-léonaise bruissent de rumeurs contradictoires sur le sort de Foday Sankoh, le chef du Front révolutionnaire uni (RUF). Selon les versions circulant dans la presse et parmi la population, celui dont les combattants se sont fait connaître mondialement...