Actualités - CHRONOLOGIE
Algérie Racket et grand banditisme prennent de l'ampleur
le 10 mai 2000 à 00h00
Le racket, le grand banditisme et les vengeances personnelles, parfois dissimulés sous des violences attribuées aux islamistes armés, prennent de l’ampleur en Algérie. Il ne se passe pas de jour sans que la presse n’évoque ce type de délinquance. «L’occasion est trop belle pour certains de se faire de l’argent facile ou encore d’assouvir une vengeance personnelle à bon compte sur le dos des barbus des maquis qui tuent et égorgent depuis plus de huit ans maintenant», notaient récemment un avocat. Les autorités ont affirmé, depuis quelques mois, que les violences en Algérie relevaient plus du grand banditisme que des groupes islamistes armés. Le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Mohamed Lamari, a déclaré en janvier que «le terrorisme est désormais vaincu. Il ne reste plus que des actions de bandits». Au cours des dernières semaines, la presse a cité des exemples de tueries, rackets ou vengeances personnelles qui, dans un premier temps, avaient été attribuées aux groupes armés voulant instaurer une république islamique dans ce pays. Un gang spécialisé dans les faux barrages routiers a été démantelé la semaine dernière par la police en Kabylie. Ce gang opérait en Kabylie dans la région de Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) où il dressait des faux barrages en se faisant passer pour un groupe armé. Outre le racket de voyageurs et le vol de voitures, ce gang, avec à sa tête un patron de bar, proxénète à ses heures, n’a pas hésité à tuer au moins trois fois. Une voiture volée par ces truands a d’ailleurs été retrouvée maculée de sang. En quelques semaines, ils auraient récolté plus d’un million de dinars (13 500 dollars), une somme conséquente en Algérie où le salaire moyen mensuel est de l’ordre de 10 000 dinars, selon le quotidien El-Watan. Ces faux barrages, tant redoutés par les Algériens, se terminent souvent tragiquement comme à el-Hamdania où un groupe d’islamistes armés a tué 24 personnes et blessé 21, le 3 mai près d’Alger. Des anciens dirigeants d’une banque, qui avaient cambriolé 120 millions de dinars (12 millions de francs) dans leur ex-établissement, ont été arrêtés quelques jours après leur forfait au cours duquel ils avaient pendu le gardien pour éviter un témoignage gênant. La presse a également émis des doutes sur le massacre d’un père de famille et de huit enfants assassinés récemment près de Tissemsilt (200 km au sud-ouest d’Alger). Les victimes avaient été retrouvées affreusement mutilées et torturées non loin de leur village d’où elles avaient été enlevées le 1er mai. Il n’empêche que les violences des islamistes armées «sont bien réelles», a-t-il ajouté. Depuis la fin de l’application de la loi de la concorde civile le 13 janvier dernier, plus de 800 personnes ont été tuées en Algérie dans ces violences, dont plus de 150 islamistes armés. Cette loi, promulguée pour six mois le 13 juillet 1999, a amnistié partiellement ou totalement les islamistes armés non coupables de crimes de sang, de viols ou qui n’ont pas déposé de bombes dans des lieux publics.
Le racket, le grand banditisme et les vengeances personnelles, parfois dissimulés sous des violences attribuées aux islamistes armés, prennent de l’ampleur en Algérie. Il ne se passe pas de jour sans que la presse n’évoque ce type de délinquance. «L’occasion est trop belle pour certains de se faire de l’argent facile ou encore d’assouvir une vengeance personnelle à bon compte...
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