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La physionomie des marchés Beyrouth : retour au calme
le 09 mai 2000 à 00h00
Le calme est revenu sur le marché des changes de Beyrouth en ce début de semaine, après que les démarches d’apaisement entreprises par des instances internationales eurent réussi à écarter les dangers d’une recrudescence de l’escalade militaire au Liban-Sud, quelques jours après les raids aériens contre deux centrales électriques à Bsalim et à Beddawi. En effet, la demande du dollar s’est sensiblement contractée sans pour autant céder la place à un moindre développement de l’offre en dehors de la Banque du Liban (BDL) ont indiqué les cambistes. Mais, après que cette dernière eut maintenu sa fourchette d’intervention en l’état, entre 1 501,00 LL à l’achat et 1 514,00 LL à la vente, le billet vert a dû clôturer au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL, comme depuis le 9 septembre dernier. Pourtant, compte tenu de l’évolution du mouvement de l’offre et de la demande de la livre libanaise, les établissements de crédit ont continué de négocier le dollar au haut de cette fourchette d’intervention, entre 1 513,50 et 1 514,50 LL, avec un point d’ancrage à 1 514,00 LL. Ce mouvement s’est toutefois produit, contrairement à la semaine dernière, dans un volume d’affaires relativement mince, ne dépassant pas au total quelque huit millions de dollars, en grande partie placés à la vente par la BDL. L’euro en mal d’intervention à l’étranger À l’étranger, la monnaie unique européenne est retombée hier sous le seuil de 0,90 dollar qu’elle avait franchi à la hausse dans la matinée, affaiblie par le refus des ministres des Finances de la zone euro de faire mention dans leur communiqué final d’une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) en sa faveur, contrairement aux attentes du marché. Les ministres des Finances réunis au sein de l’Euro 11 à Bruxelles se sont contentés seulement d’exprimer leur «préoccupation commune» quant au niveau actuel de la monnaie unique, dans une déclaration qui n’a toutefois même pas indirectement mentionné une intervention de la BCE pour soutenir sa monnaie face au dollar. Ainsi l’euro a immédiatement replongé sous 0,90 dollar, seuil péniblement repassé vendredi dernier avec des spéculations sur une intervention de la BCE ravivées par un communiqué exceptionnel de son président Wim Duisenberg. Ce dernier s’était adressé directement aux citoyens de la zone euro pour leur promettre une monnaie forte. De fait, les marchés ont été déçus car le moment était propice à une intervention vu la récente évolution de l’euro, fait-on remarquer dans les milieux cambistes. Pourtant, le spectre d’une intervention continuait d’effrayer toujours les marchés, ce qui a soutenu un peu l’euro juste au-dessus de 0,89 dollar. À cet égard, les opérateurs ont été sensibilisés par les propos tenus par le ministre portugais des Finances, Joaquim Pina Moura, qui n’a pas exclu une intervention en disant que «cet instrument existe et il est disponible». Il en est de même d’une autre déclaration faite par le président de la Bundesbank, Ernst Welteke, qui a également laissé ouverte la question d’un éventuel soutien de l’euro sur les marchés des changes par la BCE en disant que «des interventions ne sont jamais exclues. Mais elles sont accompagnées de risques importants». Dans ce contexte, l’euro est resté pratiquement faible mais soutenu au dessus de 0,89 dollar, les rumeurs d’interventions n’étant pas dissipées, notamment à trois jours de la réunion après demain du Conseil des gouverneurs de la BCE. Ailleurs, le yen a évolué dans des marges étroites ainsi que la livre sterling, toujours faible face au dollar, dans l’attente de statistiques sur l’économie nippone et du rapport attendu demain de la Banque d’Angleterre sur l’inflation au Royaume-Uni. C’est dans ce contexte que le billet vert s’est négocié sur un ton soutenu, à New York, comme suit : – 0,8870 pour un euro contre 0,8965, vendredi dernier – 1,5320 pour un sterling contre 1,5300 – 2,1805 DM contre 2,1815 – 7,3130 FF contre 7,3170 – 1,7275 FS contre 1,7290 – 2 158,60 lires contre 2 158,80 – 109,05 yens contre 108,50. Bourse de Beyrouth : c’est le statu quo À la Bourse de Beyrouth, c’est le statu quo en ce début de semaine où les actions A et B de Solidere et C de la Bank of Beirut et de la Byblos Bank ont reproduit leurs derniers cours de vendredi, dans un marché toujours déserté par les boursiers. En effet, l’indice général LISPI de toutes les valeurs libanaises cotées s’est maintenu à 76,79 points ainsi que l’indice partiel LIBX des valeurs bancaires à 155,71 points. Ce mouvement s’est produit, comme tous les jours, dans un volume d’affaires très mince avec seulement 16 248 actions négociées d’une valeur globale de 73 300 dollars. Wall Street : tendance mitigée Sur les places boursières internationales, la tendance a été mitigée à Wall Street et à la baisse sur la Bourse électronique Nasdaq, dans la crainte d’une hausse plus forte que prévu des taux d’intérêt américains lors de la réunion mardi prochain, du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les opérateurs, qui n’ont pas eu de statistiques économiques à analyser hier et qui attendent celles de la fin de la semaine, dont les ventes de détail et les prix à la production en avril, qui devraient apporter de nouvelles indications sur l’ampleur des relèvements de taux que la Fed devrait décider, ont estimé devoir engranger les quelques gains que leur procure la récente hausse de la cote américaine vendredi dernier. Bien que la séance sur le Nasdaq ait été marquée par la progression du titre Verio après l’annonce du rachat de la société Internet américaine par l’opérateur japonais NTT, les autres grandes valeurs de ce marché ont été négociées à la baisse. Quant à Wall Street, elle a été d’un côté soutenue par la hausse de certaines valeurs, dont AT & T, Pfizer, General Electric, Philip Morris... et d’un autre côté déprimé par la baisse de America Online, Hewlett Packard, les bancaires... En effet, l’indice composite Nasdaq a largement perdu du terrain hier alors que le Dow Jones des industrielles a dû fluctuer entre un plus bas à 10 522,07 points et un plus haut à 10 627,85 points, avant d’afficher en préclôture 10 550,60 points, en baisse de 27,26 points sur vendredi dernier. Baisse des Bourses européennes Les indices boursiers européens se sont repliés lundi sous la conduite des valeurs des télécommunications, affectés par le recul initial de Wall Street – qui s’est ensuite reprise – et par la baisse persistante de l’euro. L’indice paneuropéen Eurotop a perdu 0,50 % et l’Euro Stoxx de 50 valeurs vedettes de la zone euro 1,20 %. La Bourse de Paris a cédé 0,50 %, celle de Londres 0,40 %, Francfort 1,60 %, Amsterdam et Bruxelles 0,20 %, Milan 0,60 % et Madrid 2,20 %, alors que Zurich gagnait 0,30 %. De nombreux intervenants s’attendent à ce que New York poursuive son mouvement de consolidation d’ici à la réunion, le 16 mai, du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui devrait, selon le consensus du marché, décider de relever son taux d’un demi-point. Selon certains d’entre eux, la faiblesse de l’euro, qui est retombé sous le niveau de 0,90 dollar en l’absence de menace d’intervention de la part des ministres des Finances de la zone euro à l’issue de leur réunion à Bruxelles, a pesé sur les marchés. France Télécom a perdu 4,00 % affectée, comme l’ensemble du secteur des télécommunications en Europe par l’échec des négociations en vue d’un rapprochement entre Telefonica et KPN. Le compartiment a également été influencé par la décision de Lehman Brothers de réviser en baisse de 12 % en moyenne les objectifs de cours des grands opérateurs européens, dans un contexte de diminution de valorisation de leurs filiales Internet et de coûts élevés pour l’accès aux licences de téléphone mobile de troisième génération (UMTS). «Beaucoup de gens sont en train de revoir leurs positions sur les télécoms en raison du prix exorbitant que ces opérateurs doivent payer pour les licences UMTS», a commenté un gérant. Tokyo : en repli avec les « high-tech » La Bourse japonaise a terminé lundi sur une note baissière au retour des congés, le regain d’intérêt sur les titres bon marché n’ayant pas suffi à compenser les dégagements opérés sur les technologiques en prévision de nouveaux soubresauts sur les marchés d’actions américains. «Il y a un intérêt acheteur, mais les investisseurs ne sont toujours pas convaincus que le pire est vraiment passé à Wall Street», a constaté Katsuhiko Kodama, de Toyo Securities. L’indice Nikkei 225 a fini sur un recul de 239,40 points, soit 1,30 %, à 18 199,96, mais le Topix, qui regroupe l’ensemble des valeurs de la première section, a cédé seulement 6,06 points (0,36 %), à 1 696,52 son premier repli en quatre séances. Le Nikkei 300 a perdu 0,33 %, 326,63, mais l’indice de la deuxième section a progressé de 0,45 %, à 2 721,19. Quant au contrat juin sur indice Nikkei, il a perdu 310 points, à 18 160. Les marchés japonais sont restés fermés mercredi, jeudi et vendredi, pour les congés de la «Golden Week». Sur la première section de la cote, le nombre des hausses l’a emporté sur celui des baisses, par 760 contre 501, dans un volume de 509 millions d’actions contre 531 millions mardi. Le Dow Jones a terminé vendredi sur un gain de 1,5 %, bien qu’une baisse du chômage au plus bas depuis 30 ans fasse craindre que le prochain relèvement des taux de la Fed soit d’un demi-point de pourcentage et non pas d’un quart de point comme on le pensait jusque-là. Certains investisseurs japonais s’étonnent de cette bonne tenue de Wall Street malgré la statistique et n’excluent pas, qu’après réflexion, les boursiers américains changent d’attitude.
Le calme est revenu sur le marché des changes de Beyrouth en ce début de semaine, après que les démarches d’apaisement entreprises par des instances internationales eurent réussi à écarter les dangers d’une recrudescence de l’escalade militaire au Liban-Sud, quelques jours après les raids aériens contre deux centrales électriques à Bsalim et à Beddawi. En effet, la demande du...
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