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Actualités - CHRONOLOGIE

Les conservateurs veulent croire à la reconquête

Les conservateurs britanniques voulaient voir hier dans leur spectaculaire poussée aux élections locales la résultante de leur infléchissement à droite, et l’amorce d’une renaissance nationale, trois ans après leur déroute face au «nouveau Labour» de Tony Blair.Le leader conservateur William Hague a salué comme «sensationnels» les gains de 591 sièges, sur les 3 337 en jeu dans 152 conseils municipaux d’Angleterre, selon des résultats sur 151 conseils qui ont dépassé toutes les prévisions. Les commentateurs avaient généralement placé à un gain de 400 la barre d’une victoire significative. La «leçon à en tirer est que nous devons continuer à faire campagne en disant la vérité, alors que le gouvernement trompe les gens et qu’il commence à être démasqué», a assuré M. Hague, souriant comme jamais devant le siège de son parti. La «vérité» a notamment consisté au cours des dernières semaines pour ce néo-thatchérien à raviver le débat sécuritaire autour du cas d’un fermier emprisonné pour avoir abattu un cambrioleur. Autre «vérité» claironnée par M. Hague pendant la campagne, et particulièrement sensible pour l’électorat à l’échelle locale : le déluge présumé de demandeurs d’asile supposés «bidon» dans les petits ports cossus du sud de l’Angleterre. Le jeune leader d’un parti recomposé autour des antieuropéens et ultraconservateurs s’est dit convaincu que les élections locales illustraient les débuts de la «révolution du bon sens instinctif» à laquelle il entend éveiller les Britanniques. La presse conservatrice ne partageait pas aussi clairement cet espoir. Entre autres, The Mail estimait que la victoire était «rendue amère par le choc de la législative partielle» de Romsey, bastion tory s’il en est, perdue avec fracas par les conservateurs face aux libéraux-démocrates. À l’aune de Romsey, et malgré les municipales, «il me paraît difficile de voir un quelconque sujet de réjouissance, sur une quelconque renaissance des conservateurs en perspective», a estimé Max Hastings, rédacteur en chef du quotidien londonien du soir Evening Standard. «Nous avons perdu une élection de 35 000 votants, et nous en avons remporté une autre de cinq millions», a répondu M. Hague, niant que son «virage à droite» ait pu coûter ce siège de député aux tories. Pour le leader libéral-démocrate Charles Kennedy en revanche, et sans doute pour les stratèges du Labour, cette législative, et non les municipales, est le «fantastique prélude aux élections générales», attendues l’an prochain. Les électeurs démontrent de fait traditionnellement une différence radicale de comportement aux scrutins locaux et nationaux, en réservant la tactique et l’idéologie partisane aux seconds. Si l’électorat d’Angleterre a fait confiance à des personnalités conservatrices pour la gestion locale, rien ne prouve que leur verdict puisse être projeté sur le prochain renouvellement de Westminster. Et les conservateurs affronteront alors, sur une campagne d’une toute autre échelle, leur pire ennemi : les zizanies internes entre pro et antieuropéens, libéraux et thatchériens, qui leur avaient coûté les dernières élections générales en 1997.
Les conservateurs britanniques voulaient voir hier dans leur spectaculaire poussée aux élections locales la résultante de leur infléchissement à droite, et l’amorce d’une renaissance nationale, trois ans après leur déroute face au «nouveau Labour» de Tony Blair.Le leader conservateur William Hague a salué comme «sensationnels» les gains de 591 sièges, sur les 3 337 en jeu dans...