Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Jezzine en proie à toutes les appréhensions

Pour parodier Villon : où sont les belles (promesses) d’antan ? Jezzine, libérée l’an dernier de la présence des lahdistes, avait alors vu déferler les responsables, venus y prendre un revigorant bain de foule et surenchérir d’engagements définitifs, pris la main sur le cœur. La population en avait été très émue et ne cachait pas sa joie de retrouver le giron d’une légalité aussi compréhensive. Sans se rappeler que, comme le dit l’adage local : une lettre se décrypte tout entière à partir du libellé de son enveloppe. Or le signal donné à l’époque était qu’on allait confier l’ordre, la sécurité et la protection de cette région sensible aux seuls gendarmes. Pour éviter que le cas échéant, la troupe n’ait maille à partir avec la Résistance, autrement dit avec le Hezbollah. Dès lors, et alors que toutes les promesses d’assistance s’évaporaient comme songe de nuit d’été, les mois qui ont suivi ont été émaillés d’incidences sécuritaires ou sociales assez pénibles pour les Jezziniotes. Comme on sait, les jeunes qui avaient eu le tort de se trouver un petit salaire du côté de chez Lahd et qui s’étaient livrés à la justice de leur pays n’ont pas eu un sort très clément. Et beaucoup ont dû regretter de ne pas s’être rendus au Hezbollah qui pour sa part s’est montré généralement assez compréhensif. Les retours de la population déplacée, plus des trois quarts des gens en fait, se font au compte-gouttes tant la situation reste peu sûre. Aujourd’hui, les notables de la cité s’inquiètent de l’évolution interne et redoutent que les développements au Sud ne provoquent des perturbations dans leur région. Ils affirment que l’État ne comble pas les brèches sur le plan sécuritaire et que tout peut arriver. Ces personnalités ne cachent pas que les retombées confessionnalisées des événements de Denniyé, ajoutées à l’escalade au Sud ainsi qu’à la radicalisation des positions de certaines fractions politiques, leur font craindre qu’on ne tente de trouver en Jezzine un bouc émissaire facile. Ces appréhensions ont été communiquées comme on sait à Bkerké par une délégation qui a informé le patriarche du climat tendu, craintif, dans lequel Jezzine baigne. Les notables ont demandé à Mgr Sfeir de transmettre leurs craintes aux autorités pour qu’elles prennent les mesures susceptibles de rassurer la population. De son côté, la rencontre de Mar Roukoz compte se réunir sous peu pour tenter de réconforter un peu les Jezziniotes dont certains font actuellement leurs valises en vue d’un nouvel exode vers l’intérieur. Cependant du côté des officiels et des loyalistes, on répond que la situation est sous contrôle. Et on affirme que seul Israël aurait intérêt à provoquer des troubles à Jezzine en ajoutant qu’il n’en a pas les moyens. On ajoute que c’est Israël qui répand à dessein des rumeurs alarmistes selon lesquelles le Hezbollah effectuerait dans la région de Jezzine des repérages de terrain pour y installer des bases ou des batteries. Ces rumeurs prêtent également à la formation intégriste l’intention de mener des actions de vindicte contre les présumés collaborateurs d’Israël et de l’ALS. Selon les officiels, ces bruits ne sont absolument pas fondés et ont donc Israël pour origine. Les notables de Jezzine conviennent du reste qu’il faut mettre en garde la population contre l’intox israélienne. Mais ils estiment qu’il faut également des mesures étatiques plus concrètes de protection pour la rassurer.
Pour parodier Villon : où sont les belles (promesses) d’antan ? Jezzine, libérée l’an dernier de la présence des lahdistes, avait alors vu déferler les responsables, venus y prendre un revigorant bain de foule et surenchérir d’engagements définitifs, pris la main sur le cœur. La population en avait été très émue et ne cachait pas sa joie de retrouver le giron d’une légalité aussi compréhensive. Sans se rappeler que, comme le dit l’adage local : une lettre se décrypte tout entière à partir du libellé de son enveloppe. Or le signal donné à l’époque était qu’on allait confier l’ordre, la sécurité et la protection de cette région sensible aux seuls gendarmes. Pour éviter que le cas échéant, la troupe n’ait maille à partir avec la Résistance, autrement dit avec le Hezbollah. Dès lors, et alors...