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Actualités - CHRONOLOGIE

En Allemagne, le ton monte contre Israël

En Allemagne, où la prudence est traditionnellement de mise quant au dossier épineux de la politique israélienne au Proche-Orient, le ton à l’égard de l’État hébreu prend une tournure de plus en plus critique chez certains dirigeants de l’opposition, dans les médias et parmi la population. Les derniers développements ont provoqué des déclarations inimaginables il y a encore quelques années de la part de personnalités politiques d’un pays allié privilégié d’Israël, «entièrement et inconditionnellement engagé à défendre l’existence de l’État d’Israël», selon les termes du chef de la diplomatie, Joschka Fischer. Parmi les plus virulentes figure une lettre de l’ancien ministre conservateur du Travail Norbert Bluem adressée au président du Conseil central des juifs en Allemagne, Paul Spiegel, où Israël est accusé de mener «une guerre d’extermination dénuée de scrupules». Quant au porte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire chrétien-démocrate, Karl Lamers, il a estimé «qu’Israël courait à sa perte». Pour sa part, le dirigeant du Parti libéral (FDP), Guido Westerwelle, a revendiqué le droit de «critiquer Israël sans être pour autant estampillé d’antisémitisme. Ces positions chez des conservateurs allemands traditionnellement favorables à Israël donnent une idée du climat hostile à Israël qui règne ici», souligne Deidre Berger, directrice de la branche allemande du Comité juif américain. Changement de ton aussi dans les médias, où l’on avait pris l’habitude de s’imposer une certaine retenue en souvenir de l’Holocauste. «Adresser des critiques au gouvernement israélien n’est pas un sacrilège», mais «je regrette que beaucoup manquent d’objectivité et ne soient pas faites en connaissance de cause», déplore Paul Spiegel, qui soutient l’offensive armée d’Israël. L’écrivain et journaliste juif Ralph Giordano va jusqu’à parler «d’un front médiatique anti-israélien homogène, déloyal, illégitime et nocif» visant à «libérer les Allemands de leur terrible poids des horreurs du nazisme en trouvant des fautes à Israël». Pour Deidre Berger, le phénomène d’identification des médias à la cause palestinienne est graduel depuis quelques années. Selon Irene Armbruster, de la revue juive Aufbau, il s’est amplifié récemment, notamment dans le choix des photos publiées, «des chars israéliens à côté de civils palestiniens». «C’est l’opinion publique dans son ensemble qui est en train de basculer depuis un bout de temps», considère Paul Spiegel. D’après un sondage réalisé par la chaîne de télévision N24, 46 % des Allemands estiment que la relation particulière entre Israël et l’Allemagne n’est plus justifiée depuis les derniers évènements. Malgré cette évolution, la communauté juive d’Allemagne reste confiante dans la politique du gouvernement social-démocrate/Verts à l’égard d’Israël. À l’exception de la ministre de la Coopération et du Développement, Heidemarie Wieczorek Zeul (sociale-démocrate), qui a qualifié l’offensive d’Israël «d’injuste», le gouvernement a modéré ses critiques à l’égard de l’État hébreu.
En Allemagne, où la prudence est traditionnellement de mise quant au dossier épineux de la politique israélienne au Proche-Orient, le ton à l’égard de l’État hébreu prend une tournure de plus en plus critique chez certains dirigeants de l’opposition, dans les médias et parmi la population. Les derniers développements ont provoqué des déclarations inimaginables il y a encore...